Le Service de police de la Ville de Gatineau (SPVG) a reçu une «plainte formelle d'action indécente» en lien avec un incident qui impliquerait au moins six joueurs des Olympiques de Gatineau, de la Ligue de hockey junior majeur du Québec, qui auraient encouragé ou se seraient livrés à des gestes de nature sexuelle avec une femme fortement intoxiquée dans les toilettes d'un restaurant du secteur du Plateau, vendredi soir dernier.
Le SPVG enquête sur l'incident dont plusieurs personnes ont été témoins entre 23h30 et minuit. Le lieutenant Jean-François Beauchamp, du SPVG, a confirmé au Droit, hier, qu'un dossier avait bien été ouvert en matière de morale et de grossière indécence, au lendemain des événements allégués. Selon les premières informations disponibles au SPVG, il n'y a cependant pas eu de plainte pour agression sexuelle.
Selon plusieurs témoins, une femme seule s'est présentée au Boston Pizza, là où une douzaine de coéquipiers des Olympiques finissaient la soirée à l'issue de leur match disputé plus tôt au Centre Robert-Guertin. Selon l'avis de plusieurs sources consultées, dont un témoin qui était, jusqu'à tout récemment, collaborateur du Droit dans l'Est ontarien, Samuel Blais-Gauthier, la dame se trouvait dans un état second. D'autres clients et employés ont observé la femme qui parlait et riait seule à certains moments.
C'est alors qu'elle aurait commencé à agir de façon explicite, en se frottant contre des clients, arrachant quelques baisers à gauche et à droite. Elle aurait montré certaines parties intimes de son corps avant d'entamer une conversation plus poussée avec un des joueurs des Olympiques. Elle se serait montrée consentante, invitant le jeune homme.
Les deux sont montés à l'étage supérieur, où se trouvent les toilettes. Du haut de cet étage, le premier hockeyeur a fait signe à ses coéquipiers, et au moins cinq autres ont suivi.
Le reste de la scène s'est produit dans les toilettes. Un coéquipier faisait le guet à l'extérieur de la salle. La porte était fermée de l'intérieur.
Une employée a tenté d'empêcher que la situation ne perdure, mais sans succès. C'est alors qu'un serveur est intervenu, a forcé la porte et découvert le pot aux roses. Des joueurs sont rapidement sortis, alors qu'au moins deux ont fui en remontant leur pantalon.
Le serveur est resté auprès de la femme, toujours désorientée, pour savoir si elle désirait porter plainte à la police.
La femme a refusé de collaborer, insistant pour rester dans l'établissement.
Les employés ont enfin fait venir un taxi, qu'elle aurait refusé de prendre.
La police s'est rendue sur place pour rencontrer les témoins. Aucune accusation n'a été portée dans cette affaire.
Le président des Olympiques, Alain Sear, s'est dit au courant de la situation qui a pu se produire. «Nous sommes en train de recueillir les informations sur cet incident. L'enquête interne se poursuit, et il n'y aura pas d'autres commentaires.» La direction n'a pas voulu se prononcer officiellement sur d'éventuelles suspensions ou mesures disciplinaires.
L'un des propriétaires du Boston Pizza, Bob Lemieux, a confirmé avoir appelé la police, afin de protéger les parties impliquées et éviter que la jeune femme revienne avec une allégation de relation non consentante. Il a aussi décrit les agissements explicites de la femme, et confirmé la réaction de ses employés.
Au moment d'aller sous presse, LeDroit attendait toujours la réaction du commissaire de la Ligue de hockey junior majeur du Québec, Gilles Courteau.