Le monde du hockey est parfois impitoyable. Les dernières heures dans la vie du gardien Brandon Whitney ont été cruelles.
Le hockeyeur de 20 ans voulait bien faire à Halifax vendredi. Il avait demandé à faire du temps supplémentaire après l’entraînement des Olympiques. Il voulait affronter d’autres tirs pour l’aider à retrouver son aplomb et remettre le club sur ses rails.
Mais voilà qu’au premier tir, il a lâché un grand cri. Selon Benoît Groulx, la douleur était si vive qu’il ne pouvait pas marcher quand il a quitté le Scotiabank Center. On l’a envoyé à Gatineau pour qu’il soit examiné par les médecins des Olympiques. La situation était urgente. Les clubs de la LHJMQ avaient jusqu’à samedi midi pour compléter leurs formations.
Les nouvelles n’étaient pas encourageantes après le premier diagnostic. Whitney allait devoir rater au moins six à huit semaines de jeu à une période de l’année où les Olympiques ont besoin de victoires pour ne pas être écartés des séries éliminatoires dans une saison où ils ont sacrifié une partie de leur avenir pour gagner maintenant…
Du jour au lendemain, Whitney est passé de gardien numéro un des Olympiques de Gatineau à agent libre, orphelin d’une équipe. Tout cela à un moment clé de sa carrière où il cherche à obtenir un contrat professionnel. Le mauvais sort s’acharne sur le gardien néo-écossais. L’an dernier, presque à la même date (6 janvier), il avait reçu une rondelle en pleine gorge. Il avait subi une quadruple fracture du larynx et sa carrière avait été compromise. Il avait d’ailleurs écrit sur le sujet trois jours avant sa dernière blessure grave sur son compte Instagram.
L’an dernier, il était toutefois revenu au jeu juste avant le début des séries éliminatoires, mais le hasard ayant bien fait les choses pour les Tigres de Victoriaville, ils avaient été chercher le gardien François Tremblay pour une bouchée de pain pendant la période des transactions. Il connaissait une saison moyenne à Val-d’Or, mais après la blessure de Whitney, il a joué son meilleur hockey en carrière et il est resté le gardien de confiance du club quand les séries ont commencé.
La mésaventure de Whitney est navrante. Il n’aura remporté que trois victoires avec les Olympiques, mais j’avais la ferme conviction qu’il retrouverait ses repères très prochainement. On ne devient pas un gardien ordinaire en un claquement de doigts. Whitney jouait à l’image de l’équipe devant lui. Benoît Groulx est de retour. Avant de partir au Championnat du monde junior, c’était son objectif de resserrer sa défensive.
Les Olympiques espèrent toutefois que le scénario vécu par les Tigres après la perte de Whitney l’an dernier se répétera et que François Brassard rachètera un mauvais début de saison qui a failli lui coûter la fin de sa carrière junior majeure. Ironiquement, les Olympiques avaient le choix entre Brassard ou François Tremblay pour remplacer Whitney au pied levé.
Ils ont opté pour le gardien local. Benoît Groulx a toujours eu la main heureuse avec des gardiens locaux de 20 ans. Je pense à Éric Lafrance et David Tremblay et j’ai hâte de voir le prochain chapitre de l’histoire des Olympiques. Si Brassard leur permet de remonter le classement, non seulement l’équipe en sortirait gagnante, mais lui aussi.
On connaît tous son histoire. Retranché plusieurs fois dans son hockey mineur et même au niveau midget AAA, il a su se servir de situations d’adversité pour rebondir plus fort. Benoît Groulx espère que Brassard aura suffisamment été fouetté à l’idée d’être laissé pour compte jusqu’à samedi pour qu’il retrouve son aplomb.
«Je veux le voir plus agressif. Je veux le voir affamé. Il a besoin de jouer avec urgence», disait-il hier.
François Brassard a disputé trois excellentes saisons à Québec. On lui a reproché son jeu dans les séries éliminatoires à 18 et 19 ans. Il aura une occasion inouïe de faire taire ses détracteurs d’ici les prochaines semaines. À 16 ans, il avait éliminé l’Intrépide de Gatineau dans l’uniforme des Lions du Lac St-Louis. Son club avait également gagné le championnat de la ligue.
Ce serait tout un conte de fées s’il devait réussir le même exploit chez lui en éliminant le Cap-Breton ou Québec en court de route! Y aurait-il une meilleure façon de profiter d’une seconde chance? Y aurait-il une meilleure façon d’obtenir un contrat chez les pros?