Benoît Groulx a reçu des centaines de messages de félicitations depuis qu’il a mené l’équipe canadienne vers la conquête de la médaille d’or au Championnat mondial junior à Toronto.
«Lorsque je suis revenu à mon bureau après avoir célébré sur la patinoire, j’avais déjà reçu 232 textos sur mon téléphone cellulaire», a indiqué l’entraîneur-chef des Olympiques de Gatineau.«Le premier appel auquel j’ai répondu fut celui de mon ami Charlie Henry. Il tenait à m’exprimer sa grande fierté et il m’a dit: «Là, tu es prêt à accéder à un poste dans la Ligue nationale. Tu peux partir de Gatineau.»
Henry sait ce dont il parle, lui qui a vu trois entraîneurs faire leurs classes avec les Olympiques avant d’accéder à la LNH, soit le regretté Pat Burns, Alain Vigneault et Claude Julien.
Il est vrai que Groulx n’a plus rien à prouver dans les rangs juniors. Avec ses trois conquêtes de la Coupe du Président et ses participations à la Coupe Memorial, il est l’entraîneur qui a connu le plus de succès en séries éliminatoires dans l’histoire de la LHJMQ.
Un souhaitL’homme de 46 ans est modeste. Il n’est pas du genre à se «péter les bretelles». Groulx reconnaît toutefois qu’il espère qu’une équipe de la LNH pensera à lui à la fin de la présente saison.
«Il est difficile pour moi de dire quel impact cette conquête du Championnat mondial junior aura sur la suite de ma carrière», a-t-il raconté jeudi matin, quelques heures avant d’aller rejoindre son équipe à Halifax.
«Charlie (Henry) m’a permis de réaliser un rêve en 2001 en me confiant le poste chez les Olympiques et j’aime toujours autant ça, diriger cette équipe, a poursuivi Groulx. Il est toutefois évident que mon objectif est de graduer dans les rangs professionnels.
«Je suis certainement prêt pour un tel défi. Tu deviens un meilleur entraîneur lorsque tu as la chance de diriger les meilleurs joueurs juniors au pays et que tu sors victorieux au bout d’un tournoi aussi exigeant. J’ai beaucoup appris de cette expérience. Ça me donne plus de confiance en mes moyens.»
L’appui de son fils
Groulx avait été nommé entraîneur-chef des Americans de Rochester, dans la Ligue Américaine, en 2009, un poste qui lui avait été offert par Jacques Martin. Il était cependant de retour à Gatineau deux ans plus tard, ne partageant pas la même philosophie que celle de Ted Nolan.
«Je voulais aussi m’occuper de mon fils Benoît-Olivier, qui n’avait que huit ans à l’époque, a-t-il confié. Mon garçon a maintenant 15 ans et il sait ce qu’est ma vie, ce que représente mon boulot.
«Il connaît bien l’environnement dans lequel je travaille et il veut que je fasse mes propres affaires. Plus rien ne me retient à la maison, maintenant.»
Benoît-Olivier joue dans les rangs bantam AAA à Gatineau et on le dit talentueux. Son père était un bon hockeyeur, notamment avec les Bisons de Granby.
Trois modèlesIl faudra voir maintenant quelle équipe professionnelle sera prête à accueillir Groulx dans ses rangs. La majorité des entraîneurs qui ont mené le Canada vers la conquête du titre mondial ont obtenu un poste dans la LNH par la suite.
On ne voit pas pourquoi Groulx ne pourrait pas suivre les traces des Burns, Vigneault et Julien, trois ex-pilotes des Olympiques.
«Ils ont tous été des modèles pour moi, a-t-il raconté. Alain et Claude ont déjà joué sous les ordres de mon père Gilles dans les rangs mineurs tandis que Pat a déjà travaillé avec lui. Pat a donné une identité aux Olympiques et il faut croire que j’ai respecté le modèle établi.»
Enfant, Benoît aimait bien suivre son père dans les arénas du Québec.
«Mes idoles étaient Michel Bergeron, Orval Tessier, Ron Racette et Ghislain Delage. C’était une époque où les entraîneurs étaient de véritables vedettes dans la LHJMQ, eux qui étaient cités régulièrement dans le Journal de Montréal sous la plume de Marc Lachapelle.»