Kurt Etchegary n’a peut-être plus le « C » sur son uniforme pour le démontrer, mais il a encore ses patins, ses épaules et toute sa détermination pour prouver qu’il en a encore l’étoffe.
Plus de cinq mois après avoir été dépossédé de son titre de capitaine des Remparts de Québec par l’entraîneur-chef Philippe Boucher pour des raisons qui demeurent secrètes, l’attaquant n’a rien perdu de sa hargne et encore moins de sa fierté à défendre les couleurs de l’équipe qui l’a repêché en 2011.
« Je ne pourrais être plus heureux de me retrouver ici, maintenant », a assuré Etchegary lors d’un récent entretien avec le RDS.ca.
À 20 ans, le joueur de centre originaire de Terre-Neuve savoure tout simplement la dernière campagne de sa carrière junior. Les enjeux sont beaucoup trop grands pour se morfondre.
« Comme n’importe quel joueur qui perd son titre de capitaine, ç’a frappé fort et ç’a fait mal, concède-t-il. Mais d’un autre côté, je ne peux que m’estimer chanceux de faire partie de cette équipe et de participer à la Coupe Memorial. »
« Pour être honnête, je n’y pense plus depuis longtemps », renchérit Etchegary, nullement nostalgique d’un règne qui n’aura duré que sept mois.
Le vétéran est donc vite passé à autre chose, comme le montre d’ailleurs son rendement statistique. Avec 21 buts et 22 mentions d’aide à son dossier en 48 rencontres, Etchegary connaît déjà sa meilleure saison offensive en carrière dans la LHJMQ.
« Kurt a un certain talent, mais c’est d’abord un travailleur acharné, signale Boucher. C’est en donnant tout ce qu’il a à chaque présence qu’il a connu du succès dans le passé, que ce soit dans le Midget AAA ou dans la LHJMQ. Il peut jouer dans toutes les situations et c’est ce qu’il fait pour nous présentement. »
Avec un différentiel de plus-19 et près d’un point par match, Etchegary tend à donner raison à son entraîneur, qui lui a offert le poste de troisième joueur de 20 ans de la formation aux dépens d’Adam Chapman.
« J’adore sa contribution à l’équipe depuis le jour 1. On le martèle depuis le début de l’année qu’on est une équipe travaillante. Quand c’est les cas, on a des résultats et Kurt l’incarne bien », souligne Boucher, qui devrait dévoiler l’identité du successeur d’Etchegary d’ici la mi-février.
« Chaque personne rencontre des embûches en cours de route et je ne peux que les enjamber, grandir en tant que joueur et en tant que personne », ajoute l’athlète natif de St John’s.
Et des obstacles, Etchegary en a croisés plusieurs sur son chemin au fil de son séjour à Québec .
« Le jour le plus dur »D’abord privé de la majeure partie de la saison 2012-2013 en raison de deux arthroscopies aux hanches, Etchegary a disputé les deux derniers mois du calendrier régulier et les séries éliminatoires avant d’encaisser un autre malheureux coup du destin.
Alors qu’il se soumettait à une série de tests physiques et médicaux au combine de la LNH en vue du repêchage, un échocardiogramme subi par Etchegary a décelé une inflammation à proximité de son cœur, le résultat d’une mise en échec encaissée dans les côtes en fin de saison.
« C’était un peu comme une ecchymose sur le bras, compare-t-il. Il n’y avait pas de problème en soi avec mon cœur. »
N’empêche, le diagnostic n’est jamais venu aux oreilles des formations de la LNH avant la tenue du repêchage.
« Il y a eu un manque de communication entre le personnel médical et l’Association des joueurs de la LNH, si bien que les équipes n’ont jamais reçu la note qui devait les rassurer quant à mon état de santé », se désole-t-il aujourd’hui.
Classé 72e meilleur espoir nord-américain à l’époque par la Centrale de recrutement de la LNH, Etchegary n’a finalement jamais été repêché.
« Ce fut sans doute le jour le plus dur de ma carrière junior », confie Etchegary, qui a depuis subi trois interventions chirurgicales, dont deux mineures, pour retirer tous les fluides indésirables.
Or, tout ça, de même que son rendez-vous manqué avec la LNH et la perte de son statut de capitaine, appartiennent au passé. Etchegary affirme n’entretenir aucune amertume et regarde vers l’avant. Et à l’horizon, pointe la Coupe Memorial, bien sûr, mais également l’espoir d’une carrière professionnelle.
« Je suis le genre de gars qui se dévoue corps et âme pour son équipe et je laisse tout sur la patinoire. Je suis responsable dans les deux zones et j’ai beaucoup progressé offensivement cette année. Je pense que je mérite au moins une chance chez les pros l’an prochain. »