Un statu quo acceptable à Shawinigan

La date limite des transactions dans la LHJMQ est maintenant derrière nous. Beaucoup de discussions entre les directeurs généraux des 18 équipes, qui ont produit bien peu de fruits en bout de ligne puisqu’une seule transaction d’importance a été bouclée à travers le circuit!

À Shawinigan, ce statu quo est beaucoup plus acceptable qu’à d’autres endroits. Les Cataractes ont beau réussir à compétitionner avec les meilleures équipes du plateau, ça reste une équipe dont les principaux atouts, à l’exception de Marvin Cüpper, ont entre 16 et 18 ans. Martin Mondou était prêt à sacrifier bien des choix et des jeunes qui ne font pas partie de l’équipe actuelle, mais il n’a pas trouvé preneur. Il fallait donc qu’il touche à son noyau dur pour aller chercher un gros morceau alors que l’équipe n’est pas à pleine maturité, alors il a passé son tour avec raison. À Baie-Comeau, Steve Ahern exigeait Anthony Beauvillier ou Samuel Girard pour Jérémy Grégoire. Non merci!

À l’inverse, il n’a pas réussi à obtenir des valeurs qui auraient permis à l’équipe d’être assurément plus puissante pour les deux prochaines saisons s’il sortait Dylan Labbé ou Zachary Taylor de son vestiaire, donc il n’a pas cédé. Une autre bonne décision, à mon humble avis. La banque de choix déborde à Shawinigan, pourquoi Mondou aurait saboté les chances de voir son club causer une surprise en séries pour quelques choix de plus?

La bonne nouvelle pour les partisans des Cataractes dans cette journée fort peu mouvementée, c’est qu’aucun club ne s’est amélioré à l’exception des Remparts. Les Shawiniganais sont donc aussi compétitifs qu’il y a une semaine, et ils deviendront encore plus redoutables quand Taylor, le meilleur arrière défensif de son club, sortira de l’infirmerie. C’est une jeune équipe sans complexe et sans pression qui va s’amener en séries, et qui pourra compter sur l’un sinon le meilleur gardien de la Ligue. Tous les entraîneurs qui vont les croiser vont avoir la frousse de se faire surprendre, vous pouvez en être assurés.

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Ailleurs dans le circuit, les regards étaient principalement tournés vers Rimouski et Gatineau, deux marchés où les hommes de hockey avaient de la pression sur les épaules.

À Rimouski, l’Océanic est identifié comme le club le plus puissant de la LHJMQ, sinon de la LCH depuis le jour I du calendrier mais elle a perdu ce titre lors des derniers jours aux mains des Remparts, qui ont acquis les Verrier, Fucale, Murphy et Duclair. Le hic, c’est que la fenêtre de l’Océanic se referme cette année, après des éliminations hâtives lors des deux derniers printemps.

Pour ces raisons, je croyais que Serge Beausoleil allait s’offrir au moins une arme de plus pour aller à la guerre. Finalement, Il n’a pas voulu céder Samuel Laberge et Simon Bourque (l’an prochain) pour se payer Jérémy Grégoire, ni acquitter une facture inférieure pour Dylan Labbé.

Beausoleil sera maintenant jugé en fonction des résultats. S’il mène l’Océanic à la Terre Promise – lire le tournoi de la Coupe Memorial -, il sera vu comme un brillant administrateur, parce que l’Océanic aura su garder ses meilleures valeurs pour rebâtir. Si au contraire son équipe échoue l’examen final, on se souviendra que Beausoleil n’avait pas voulu payer le prix pour se distancer de la concurrence, qu’il a manqué de guts.

En 2009, Martin Mondou avait fait l’acquisition à la dernière minute de Maxime Maceneauer, s’arrachant le coeur en impliquant Brad Yetman, alors un jeune arrière de 16 ans au futur prometteur. Macenauer, un joueur de troisième trio, s’était montré très utile en séries. Non, les Cataractes n’avaient pas soulevé la Coupe du Président, mais personne ne pouvait reprocher à Mondou de ne pas avoir fourni les chevaux à son entraîneur. En plus de Macenauer, Matthew Pistilli, Mathieu Bolduc et Alex Grant avaient aussi été acquis.

En 2012, Pierre-Olivier Morin, Michaël Chaput, Kirill Kabanov, Jonathan Narbonne et Morgan Ellis étaient débarqués à Shawinigan, ce qui n’avait pas empêché Mondou de réaliser une dernière transaction pour se payer Brandon Gormley. Le prix était faramineux, mais il a rapporté la grosse bannière jaune qui trône dans les hauteurs du Centre Gervais Auto. Pas de Gormley, pas de party memorial à la fin mai…

À Gatineau, la période de transactions a été folle. L’équipe croupit au 16e du classement général. Même si Benoît Groulx replace la barque, il ne pourra pas obtenir l’avantage de la glace en première ronde des séries. En passant le premier tour, ce sera un rendez-vous assuré face à l’un des trois champions de division dès la ronde des 8!!! Ça n’a pas empêché les Olympiques de sacrifier leur diamant qu’était Pascal Laberge, et un choix de première ronde pour obtenir deux gars qui n’ont jamais marqué 25 buts, soit Yan-Pavel Laplante et Tommy Veilleux.

Or en se mettant all-in de la sorte, il fallait que les Olympiques profitent des derniers instants de la période des transactions pour fortifier leur défensive. Ils ont finalement acquis Anthony Beaulieu, qui amène de la profondeur mais qui n’est certainement pas identifié parmi la crème à sa position. Et ils ont liquidé Alexis Pépin contre un jeune arrière de 16 ans, se privant ainsi d’un gros bonhomme avec une paire de mains décentes! Groulx revient avec les Olympiques cette semaine, et dans les prochains mois il en sera vraisemblablement à ses derniers milles dans le junior. Peut-il s’offrir une quatrième Coupe du Président avec les éléments sous ses ordres? Ça relèverait de l’exploit, peut-être même du miracle!