Certaines fleurs ont besoin de plus de temps que d'autres pour s'épanouir. Dont plusieurs très jolies!
C'est la même chose chez les hockeyeurs, le développement étant une donnée variable à la merci de plusieurs facteurs, surtout à l'adolescence. Alexis D'Aoust appartient à ce lot de hockeyeurs qui ont eu besoin d'un peu plus de temps pour mûrir. Mais l'attente en valait la peine!
Lancé dans la fosse aux lions à 16 ans parce que les rangs des Cataractes étaient dégarnis après la Coupe Memorial, les premiers pas de D'Aoust dans la LHJMQ ont été très timides. Même en début de saison l'an dernier, le Trifluvien montrait très peu de progrès.
Les Cataractes auraient très bien pu le larguer à ce moment-là mais Martin Bernard a plutôt décidé d'investir sur lui, convaincu qu'il avait beaucoup plus à offrir que ce qu'il montrait. Le pif de l'entraîneur ne mentait pas.
Résultat, D'Aoust apparaît au troisième rang des marqueurs de son équipe à sa troisième campagne dans la LHJMQ, avec une moyenne d'un point par match. «Quand je suis arrivé, Alexis était comme un gars qui venait d'échapper son coffre plein d'outils. Il y en avait à gauche, à droite, derrière, il fallait prendre le temps de les réunir afin qu'il puisse pleinement s'en servir», image Bernard, qui refuse de prendre trop de crédit.
«On l'a aidé à rebâtir sa confiance mais pour le reste, le mérite lui revient. Il a fait les efforts nécessaires pour améliorer certains détails qui font une différence énorme dans son jeu. On regarde son jeu le long des rampes par exemple, la progression est incroyable. Il n'en perd plus beaucoup des batailles individuelles... Pour un entraîneur, il n'y a pas de plus belle paye que de voir un gars comme lui se bâtir morceau par morceau.»
Il a des cuisses grosses comme des troncs d'arbre qui lui permettent de déployer une vitesse déconcertante, il dispose d'un violent lancer et son physique de 6' et 200 livres est avantageux. Tôt ou tard, prédit Bernard, cet ailier qui lance de la droite apparaîtra sur les radars des équipes de la LNH.
«Surtout parce qu'il lui reste encore une bonne marge pour progresser. C'est un gars intelligent, qui veut apprendre. Il a encore faim, même si ça va bien actuellement. Avec une attitude comme celle-là, il va continuer de s'améliorer, c'est certain.»
C'est exactement le plan du jeune homme de 18 ans, qui dit avoir toujours cru qu'il finirait par s'imposer s'il y mettait les efforts. L'arrivée de Bernard à la tête de l'équipe lui a permis de compter un précieux allié au sein de l'organisation, et le chemin a fini par s'ouvrir devant lui à force de bûcher.
«Je suis fier de mon été d'entraînement aussi, j'ai augmenté la cadence et ce fut payant. C'est ma troisième année, je suis plus confortable. Même si je n'ai pas joué souvent à 16 ans, je pense que de m'entraîner et de côtoyer des vétérans comme Vincent Arseneau et Frédérick Gaudreau m'a beaucoup aidé. Ça va bien, je suis content, mais je veux continuer à m'améliorer. Je peux encore faire des progrès au point de vue implication physique, un aspect du jeu dont j'avais peu à m'occuper aux échelons inférieurs. Il y a aussi moyen d'être encore plus solide dans mon jeu défensif.»
D'Aoust et les Cataractes reçoivent l'Armada de Blainville-Boisbriand jeudi soir au Centre Gervais Auto. Ce sera le deuxième match de l'équipe après que le directeur-gérant Martin Mondou eut obtenu Christophe Lalonde tout en se déclarant acheteur pour la prochaine période de transactions. Un discours qui a résonné positivement dans le vestiaire.
D'Aoust, qui fait partie de la poignée de joueurs toujours en place qui ont encaissé les dégelées après la conquête de la Coupe Memorial, s'en réjouit particulièrement. «C'est un signal qu'on croit en nous, c'est l'fun. Présentement, on a quelques blessés mais le feeling, c'est qu'on peut battre n'importe qui. On savait au début que nous devions construire, que ça allait prendre un certain temps avant que ça rapporte. Nous sommes rendus là et c'est très intéressant à vivre!»