Sous des allures de jeune premier, Vladislav Tkachev a rejoint sa nouvelle équipe, samedi midi, au Colisée Pepsi. Même s'il quittait ses amis de Moncton avec un pincement au coeur, l'attaque russe s'amène à Québec avec une seule idée en tête: aider les Remparts à gagner et contribuer à l'offensive.
Coupe de cheveux de son temps, vêtu à la dernière mode, le joueur de 19 ans n'affichait aucune timidité à se promener dans le vestiaire en préparation pour le court voyage à Victoriaville. Si la première impression est bonne, il n'aura pas de misère à s'adapter à ses nouveaux compagnons. Il posait d'ailleurs pour la postérité avec aisance et plaisir, habillé du chandail des Remparts, sous le regard de quelques curieux.
«Je laisse plusieurs amis derrière moi, à Moncton, mais je suis content de la transaction qui m'amène à Québec. À part de savoir que [Alexander] Radulov et [Mikhail] Grigorenko ont joué avec les Remparts, je ne connais pas l'équipe, je n'ai même jamais joué contre Québec», racontait Tkachev par l'entremise de son nouveau coéquipier Dmytro Timashov, interprète d'un jour.
Il sait, par contre, que l'actuelle saison est importante pour les Diables rouges. Pour celui qui cogne à la porte du hockey professionnel, une participation à la Coupe Memorial ne pourra pas nuire dans sa quête de l'obtention d'un autre contrat, le premier qu'il a signé avec les Oilers ayant été annulé par la LNH.
«Il s'agit du plus gros tournoi au Canada, ça ne pourra que m'aider parce qu'il y aura beaucoup de dépisteurs. Et si l'équipe performe, c'est encore mieux.»
Après avoir joué deux matchs avec Omsk (KHL) - l'équipe de sa ville natale -, Tkachev avait mis le cap vers Moncton, où il a joué 20 matchs à compter du 21 janvier 2014. Puis en septembre, il avait signé comme agent libre avec les Oilers, mais l'entente a rapidement été annulée par la LNH, car il n'avait pas joué une saison complète en Amérique du Nord avant de passer par le repêchage.
«J'étais fâché que le contrat ne soit pas autorisé, je vais essayer d'en avoir un autre. Si je suis venu jouer au Canada, c'est parce qu'il s'agit de la meilleure ligue de hockey junior au monde. Le niveau de jeu est une bonne préparation pour la LNH», admettait-il quelques minutes après avoir fait connaissance avec ses nouveaux coéquipiers des Remparts.
Sans complexe
Tkachev était débarqué à Moncton en janvier dernier. Sa participation à la Super Série Subway, en 2013 lui avait montré qu'il était de calibre pour évoluer en Amérique du Nord. Ironie du sort, son premier match pourrait être contre les Wildcats, le club avec lequel il a amassé 46 points en 33 matchs (14 buts et 32 passes).
Il a aussi joué quelques matchs avec l'équipe de sa ville natale dans la KHL russe. Son nom se trouve aussi sur la liste préliminaire de l'équipe nationale russe en prévision du Championnat mondial de hockey junior disputé à la fin du mois à Montréal et à Toronto.
«Tout ce que je veux, c'est d'aider les Remparts, gagner et marquer des buts. Je possède des qualités offensives, je joue bien en avantage numérique», se décrivait le patineur de 5'8" et de 160 livres, qui ne pouvait pas jouer, samedi, en raison d'une formalité administrative qui sera réglée en début de semaine.
En attendant, il avait déjà développé une complicité avec Timashov, le Suédois d'origine ukrainienne qui l'accueillera à sa pension. Le numéro 88 pourra donc retrouver les réflexes de la langue russe qu'il disait avoir perdus, bien que cela ne paraissait pas trop à notre oreille...
Boucher : «Un beau tremplin»
Le directeur général Philippe Boucher a accueilli Vladimir Tkachev dans son bureau, samedi midi, à son arrivée au Colisée Pepsi. Il a apprécié son premier contact avec son nouvel attaquant doté d'habiletés individuelles indéniables. «Pour un gars qui veut jouer professionnel, aller à la Coupe Memorial peut être un beau tremplin. La transaction s'est faite rapidement avec Roger Shannon [dg de Moncton], c'est son agent qui lui a appris», disait le grand patron.
Après une journée un peu folle, Boucher pensait bien avoir droit à un petit répit, mais le téléphone n'a pas cessé de sonner, samedi matin. «Il y a plusieurs équipes qui semblent vouloir se donner une chance, je suis content d'avoir ajouté deux joueurs d'impact à notre top 6 à l'attaque», ajoutait Boucher, qui ne pouvait plus rester les bras croisés devant l'incertitude face à la venue de Vladislav Kamenev à Québec.