Dans un duel aussi chaudement disputé que celui que se livre l’Armada de Blainville-Boisbriand et les Olympiques de Gatineau, chaque petit détail compte et revêt une importance capitale.
Cette série de premier tour n’est pas revenue à la case départ par hasard. Chacune des équipes se débat pour conserver sa priorité. Mais la flotte laurentienne a muselé ses adversaires au dernier débat.
Sa performance sans bavure en zone défensive lui a permis de reprendre son dû : l’avantage de la patinoire. C’est un détail important quand les adversaires sont aussi coriaces.
Vendredi soir, elle tentera de puiser l’énergie du septième joueur afin de prendre les devants pour la première fois dans cette intense bataille de l’autoroute 50. En y parvenant, elle mettrait ses rivaux au pied du mur pour le match de Pâques, dimanche après-midi.
Les Olympiques devront montrer plus d’ardeur à l’ouvrage en territoire ennemi s’ils veulent repartir de Boisbriand en bonne posture. Ils devront aussi trouver le moyen de se rendre plus souvent au gardien de l’Armada, Samuel Montembeault.
Après quatre manches, les Olympiques ont dirigé 70 tirs vers le gardien laurentien, générant 42 chances de marquer. Ils ne l’ont jamais mis à l’épreuve plus de 20 fois en 60 minutes de jeu, décochant en moyenne 17 tirs par match. C’est donc plus difficile d’en ressortir avec la victoire.
La brigade défensive du navire laurentien a accompli ainsi une tâche colossale en limitant les opportunités des «Piques». Le premier trio de Yakov Trenin n’a rien produit et les autres ont été bien timides. Aurait-elle trouvé le moyen de les contrôler?
«Je ne dirais pas jusqu’à dire que nous les maîtrisons, a signifié respectueusement le pilote de l’Armada, Joël Bouchard. Nous jouons à notre façon pour nous donner une chance de gagner. Il reste encore des ajustements à faire.»
Un savon
Insatisfait de quelques petits points après la deuxième défaite, il n’a pas hésité à savonner ses joueurs afin d’amener certains correctifs sur la patinoire. Nul besoin de le rappeler, chaque détail compte. Ses yeux sont rivés sur chacun d’eux.
«Ils ont exécuté le plan à la lettre, a-t-il expliqué, satisfait de leur réponse. Je suis content parce que c’est un groupe qui écoute. Ils l’ont fait et on a gagné.»
Quels sont ces petits correctifs? Aucun moyen de soutirer cette information. C’est comme un secret d’État. Il ne faudrait surtout pas dévoiler le jeu à l’équipe adverse.
Cours des séries 101
La jeune formation de Joël Bouchard a traversé la tempête, non sans difficultés, à deux occasions : en lever de rideau de la série à domicile et mardi soir devant une foule hostile au «Vieux Bob», amphithéâtre intimidant au bal printanier. Ces deux expériences se sont soldées par des défaites. Des apprentissages qui sont précieusement conservés dans le coffre d’outils de chacun des membres de l’équipage.
«Nous n’avons pas beaucoup d’expérience en séries. Plusieurs joueurs se sont lancés dans l’eau froide au premier match, a indiqué Bouchard à propos de l’inexpérience de ses recrues. Cette série-là n’est pas une série normale où tu apprends à jouer dans un style de jeu plus ouvert. C’est tout le contraire, c’est un cours intensif des séries 101. Il faut se mettre dedans rapidement.»
À bord du navire, pas question de tomber dans le panneau en regardant l’horizon. Bouchard s’assure que ses hommes fassent un pas à la fois en évitant de réfléchir au fil d’arrivée. «On y va un jour à la fois pour se donner la meilleure chance de performer», a-t-il insisté. On bâtit chaque journée d’une façon différente.»