Alexandre Bélanger : jamais deux sans trois ?

Il y en a qui sont nés pour accomplir certaines choses. Les Dieux du hockey ont peut-être délégué Alexandre Bélanger pour hanter les Remparts de Québec. Le cerbère l’a fait à deux reprises en deux saisons dans la LHJMQ à l’époque où il évoluait pour les Huskies de Rouyn-Noranda.

« Jamais deux sans trois », dit-on. Le Sherbrookois d’origine aura l’occasion de le faire dans un autre uniforme cette fois, celui des Screaming Eagles du Cap-Breton. Il rigole bien quand on lui fait la remarque, mais tout ça relève du hasard. « Ça adonne comme ça. À chaque année, tout est à refaire », dit-il avec sagesse.

Encore une fois, son équipe se range dans le camp des négligés et la série se déroulera sous le fameux format 2-3-2 qui déplaît beaucoup à certains hommes de hockey. « Le rôle de négligés ne nous dérange pas du tout. Nous avons connu une très belle fin de saison. Nous ne nous mettons pas de pression. Le 2-3-2 nous avantage si nous gagnons un ou deux matchs à Québec, mais au final, il y aura quatre matchs à Québec et trois au Cap-Breton », soutient-il dans le cas où la série se pousse à la limite.

Bélanger aura doublement le mandat de garder le fort puisque les Eagles devront se débrouiller sans les services d’Olivier LeBlanc, un défenseur capable de jouer trente minutes à tous les soirs en évoluant contre les meilleurs trios adverses. « Ça fait mal, c’est sûr, mais l’équipe n’a pas joué une fois avec un alignement complet cette année. Nous allons réussir à nous en sortir. Notre préparation est déjà commencée », a-t-il dit lorsque joint par la voie téléphonique.

Un changement d’air bénéfique

Acquis dans la transaction qui a envoyé Julien Pelletier en Abitibi, l’espoir du Wild du Minnesota n’a pas demandé de changement, mais son agent et lui considéraient l’option d’évoluer sous d’autres cieux : « Nous en avions parlé. J’avais besoin de changement, j’étais content d’aboutir au Cap-Breton puisque l’équipe venait de faire beaucoup de transactions. D’un autre côté, ç’a été difficile de quitter Rouyn, je me suis fait des amis là-bas, j’ai eu du bon temps avec ma famille de pension. C’était dur », lance-t-il.

Au-delà du hockey, le troc entre Marc-André Dumont et Gilles Bouchard a entraîné des changements dans la vie de Bélanger. Quand il n’était pas à l’aréna, il allait au Cégep de Rouyn-Noranda à titre d’étudiant. Maintenant, au Cap-Breton, il fait l’école à distance, mais sa mère n’a pas à s’inquiéter quand elle va recevoir son bulletin. « Ce n’est pas pareil, mais le programme est bon. Je réussis tous mes cours! »

Commotion et contrat

Il faut être prudent avec le terme « petit » quand il est question d’une commotion cérébrale. Le 28 février, justement contre les Remparts, Bélanger a reçu la visite de Kurt Etchegary qui fonçait à pleine vitesse vers le filet dès les premières minutes du match.

Bélanger était sonné, il a reçu la visite de la thérapeute et il a repris sa place devant son filet, mais lors du premier entracte, il prend la décision de se retirer pour la soirée et pour les neuf joutes suivantes. « Je voulais rester, je déteste sortir d’un match. Nous avons pris la bonne décision avec l’équipe médicale de me retirer. Nous voulions éviter d’aggraver la situation », précise celui qui est revenu au jeu entre temps et qui sera à son poste pour la danse du printemps.


Il a été un choix de septième ronde du Wild en 2013 et il a jusqu’au premier juin pour s’entendre avec les dirigeants du club, mais il garde ça loin de lui pour le moment. « Avec mon agent, nous avons choisi d’attendre la fin de la saison pour en parler. Je crois que les séries auront un impact sur ça, mais je ne veux pas que ça me déconcentre. Je joue pour mon équipe d’abord et avant tout. »

On ne sait donc pas s'il reviendra l'année prochaine comme joueur de 20 ans ou s'il évoluera chez les pros, mais il s'estime chanceux d'avoir pu jouer dans la LHJMQ. Il ajoute que c'est «une très belle expérience de vie». Difficile de le contredire.

Et si jamais celui qu’on surnomme Belly répète ses exploits des dernières séries, nous pourrons dire qu’il a eu la mission d’éliminer ces Diables rouges. Pour les intéressés, les deux premières rencontres se disputeront au Colisée Pepsi les 27 et 28 mars prochains.