Jonathan Diaby a déjà amassé 79 minutes de pénalité avec les Admirals de Milwaukee, dans la AHLAprès 27 parties, Jonathan Diaby n’a toujours pas noirci la feuille de pointage avec les Admirals de Milwaukee, dans la Ligue américaine. Rien de trop inquiétant, toutefois. Après tout, il est déjà passé par-là il n’y a pas si longtemps, rappelle-t-il.Même s’il est toujours à la recherche de son premier point chez les professionnels, Diaby reste de glace. La transition entre le junior majeur et la AHL ne s’est pas faite sans heurts et c’est d’abord et avant tout sur quoi il voulait se concentrer avant de penser à sa fiche personnelle. « C’est tellement différent de ce à quoi j’étais habitué de vivre dans la LHJMQ, confie-t-il à Hockey Le Magazine. À Victoriaville, l’an dernier, j’étais l’un des vétérans de l’équipe. Redevenir une recrue du jour au lendemain n’est pas toujours évident. Je devais m’adapter au style de jeu et au nouveau mode de vie. Tu es chez les professionnels, donc tu es plus laissé à toi-même, tu habites seul et tes parents ne sont pas là pour toi. Tu dois t’ajuster, mais un coup que tout ça est fait, c’est fort plaisant. »
À l’autre bout de la ligne, le choix de troisième ronde des Predators (64e au total) en 2013 semble dans un bon état d’esprit. Il n’a pas l’air d’un défenseur toujours sans point qui a même disputé deux matchs avec les Cyclones de Cincinnati, dans la Ligue de la Côte Est (ECHL). « Je suis déjà passé par là, souligne le colosse de 6 pi 5 po et 246 lb. Je regarde ça et je trouve que ça ressemble drôlement à mes débuts chez les juniors. À mon arrivée dans la LHJMQ, je ne récoltais pratiquement pas de point et je compensais par le biais de mon jeu physique. Les points, ça vient avec la confiance, l’expérience et l’âge. Je vis sensiblement le même processus qu’à mes débuts avec les Tigres. »
De toute façon, Diaby ne deviendra jamais le type de défenseur qui récoltera quantité de points par saison, souligne-t-il. Ça n’a jamais été dans sa nature et ce n’est pas de cette façon qu’il se donnera la chance de s’établir à Nashville dans un avenir rapproché. « J’essaie de me faire un nom avec mon jeu défensif et ma robustesse, affirme celui qui a déjà amassé 79 minutes de pénalité à Milwaukee. Mais par robustesse, on ne parle pas seulement de bagarres, mais aussi d’être un bon gars physique, qui donne de bonnes mises en échec et qui peut défendre ses coéquipiers lorsque l’occasion se présente. Ce sont les aspects sur lesquels j’essaie de m’attarder. »
Ce ne sont pas les modèles qui manquentJonathan Diaby n’hésite pas bien longtemps lorsqu’on lui demande de nous nommer l’une de ses plus grandes sources d’inspiration. Shea Weber, qui représente l’image des Preds à la défense, est le modèle de défenseur rêvé, estime-t-il. « Tu vois tout de suite que c’est un vrai professionnel, louange l’arrière de 20 ans. Il fait partie de l’élite de la ligue et ce n’est pas par hasard. Lorsque je suis arrivé au camp d’entraînement, j’étais l’un des plus jeunes défenseurs du groupe et il m’a pris sous son aile. Nous exercions même certains aspects de notre jeu ensemble. C’est la meilleure ligue au monde, donc tu essaies toujours d’apprendre le plus possible de chacun des joueurs que tu as la chance de côtoyer. »
L’ex-défenseur des Tigres s’émerveille lorsqu’on lui rappelle que l’organisation des Predators a toujours été reconnue pour le développement de ses défenseurs. Sous l’ère Barry Trotz, du moins, qui dirige maintenant les Capitals de Washington. « Ce n’est que du positif pour moi, se réjouit-il. Il y a de très bons défenseurs à Nashville et l’organisation essaie toujours de les développer le mieux possible. Ces défenseurs, ils ont grandi au sein d’une organisation qui était reconnue pour son jeu défensif pas plus tard que l’an dernier. Depuis qu’elle est dirigée par Peter Laviolette, le style de jeu est rendu beaucoup plus axé sur l’offensive, mais les gars ont encore l’aspect défensif ancré en eux et ils doivent toujours se replier dans leur territoire. »
À constater tout l’encadrement dont ils bénéficient, il n’est guère étonnant que les jeunes espoirs des Predators à la défense atteignent leur plein potentiel aussi rapidement. Oui, Diaby est à la bonne école à Nashville. « Nous parlons moins aux dirigeants des Preds, mais les responsables du développement des joueurs viennent nous voir une fois par mois, environ, relate le numéro 3. Nous discutons avec eux et notre personnel d’entraîneurs au moins une fois par tranche d’une ou deux semaines afin d’avoir de petits compte-rendus. Il y a toujours quelqu’un qui est là pour nous évaluer. »
Par « quelqu’un », le natif de Blainville parle entre autres de Scott Nichol, qui est le directeur du développement des joueurs. Un peu comme le fait Martin Lapointe avec l’organisation du Canadien, par exemple. « Scott a joué longtemps dans la LNH, conclut-il. Il a joué pour les Predators, les Blues et les Sharks, entre autres. L’an dernier, il y avait aussi Paul Bouthillier, qui s’occupait plus du développement des défenseurs au niveau junior. Il venait à Victoriaville une fois par mois afin de pratiquer avec moi et faire de petites séances de visionnement vidéo. J’étais en fréquent contact avec lui. »
Le Canadien reçoit la visite des Predators, mardi soir, au Centre Bell. Parions que Diaby regardera le match à la télévision…