Marie-Christine Boucher a dirigé une équipe d'environ 800 bénévoles à Montréal pendant le Championnat mondial de hockey junior.
On a beaucoup parlé des foules décevantes au Centre Bell lors du Championnat mondial de hockey junior. Avec raison, diront plusieurs. Mais pour la directrice générale de la portion montréalaise du tournoi, Marie-Christine Boucher, les éléments positifs à retenir sont bien plus nombreux que les aspects négatifs ou, du moins, à améliorer en vue de 2017.«Ce que je retiens, c'est que nous avons innové et élevé les standards de qualité», mentionne la Trifluvienne, citant entre autres la nouvelle Zone des partisans installée non loin de l'amphithéâtre ainsi que la logistique de l'événement, compétition phare du temps des Fêtes.
«Nous avons été en mesure d'attirer plus de 800 bénévoles pendant la période de Noël. Au total, plus de 1000 personnes travaillaient sur le dossier de Montréal. Le partenariat avec Hockey Québec, la Ligue de hockey junior majeur du Québec et le Canadien a aussi été profitable.»
«Il y aura des améliorations»Ceci étant dit, impossible de demeurer insensible devant ces gradins dégarnis, surtout que tous comparaient les foules recensées au Centre Bell avec celles du Centre Air Canada de Toronto, où la formation canadienne n'a même pas évolué durant la phase préliminaire. Cela n'a pourtant pas paru sur le plan des assistances, la métropole ontarienne devançant sa rivale québécoise (13 499 spectateurs en moyenne contre 10 025).
En plein Mondial, le président de la Fédération internationale de hockey sur glace (IIHF), René Fasel, laissait planer la possibilité de ne pas tenir le tournoi à Montréal en 2017, tel que prévu. Il y était aussi allé d'une charge contre Hockey Canada, affirmant que le prix des billets était beaucoup trop élevé. Une opinion partagée par bon nombre d'amateurs, réticents à l'idée de dépenser des centaines de dollars pour quelques billets.
Le lendemain, le président de Hockey Canada, Tom Renney, rassurait les organisateurs en confirmant son intention de garder la phase éliminatoire au Centre Bell dans deux ans.
Renney, qui n'était pas en poste au moment d'établir la grille tarifaire, a indiqué à La Presse qu'il prendrait ses responsabilités pour la suite. Sans entrer dans les détails, Marie-Christine Boucher a corroboré les propos de son président. «Il y aura des améliorations, comme dans toutes les organisations sérieuses souhaitant rester compétitives, ajoute-t-elle. Nous allons regarder ce qu'on peut faire de manière différente. Mais nous ne sommes pas encore rendus au post mortem, alors les chiffres ne seront pas connus tout de suite. Mais oui, il y aura une réflexion.»
Partir de rienLa directrice générale rappelle qu'en octobre 2013, au moment de son embauche, elle partait avec une feuille blanche. De plus, Montréal n'avait pas accueilli le tournoi depuis 1978. Wayne Gretzky était un adolescent à l'époque! «On a fait du chemin en 15 mois avec notre petite équipe permanente et les 50 personnes du comité organisateur. D'ailleurs, sur le plan de la logistique, je n'ai entendu que des bons mots. Nous avons déployé une attention particulière sur les petits détails et ce fut apprécié autant des officiels que des équipes des divers pays.»
De longues journéesÀ l'instar des membres d'Équipe Canada junior, Marie-Christine Boucher n'a pas eu la chance de voir sa famille très souvent au cours du championnat. Dès le 12 décembre, elle entrait à l'hôtel pour n'en ressortir qu'il y a quelques jours. «Depuis septembre, c'était pas mal du sept jours sur sept. Le gros sprint a pris forme autour du 15 décembre, avec la transformation du Centre Bell dès le départ du Canadien. Le prétournoi a été presque aussi intense que le tournoi lui-même!»
Un appel-conférence avec Toronto lançait la journée durant le championnat, histoire de s'assurer que tout était en ordre avant d'attaquer les matchs. «Nous avions un nouveau concept en 2015 avec la présentation des quarts de finale dans deux villes différentes. Ç'a constitué un défi supplémentaire pour organiser le transfert des équipes. Nous avons veillé tard, certaines nuits, pour nous assurer que tout soit parfait.»
La délégation finlandaise du Mondial 2016 a également été reçue par l'équipe de Boucher. «Nous avions fait le même voyage, mais en Suède l'an dernier.»
Grandes émotionsLa Trifluvienne retiendra aussi de cette entrée en matière chez Hockey Canada la médaille d'or de l'équipe nationale, dirigée par un entraîneur québécois (Benoît Groulx). «Ils nous ont fait vivre de belles émotions. Maintenant, nous avons un an et demi pour finaliser le tournoi de 2017, pour élever encore davantage les standards.»
Et éviter une autre controverse entourant le prix des billets...