Un match entre le Canada et la Russie, ce n’est jamais banal. Au cours des dernières années, le Championnat mondial junior a produit son lot de moments mémorables entre les deux nations.
Pour plusieurs, le premier souvenir qui vient en tête est ce but dramatique de Jordan Eberle, qui avait sauvé le Canada d’une élimination certaine en créant l’égalité avec cinq secondes à faire à la demi-finale de 2009. Deux ans plus tard, la Russie prenait sa revanche en grande finale, comblant un déficit de trois buts en troisième période pour voler l’or à ses grands rivaux nord-américains.
RDS vous présentera ce soir un autre de ces grands classiques alors qu’Équipe Canada junior tentera de gagner une première médaille d’or en six ans. Le match débutera à 20 h.
Les Russes ont connu un chemin sinueux vers la finale. Presque surpris par le Danemark à leur premier match du tournoi, ils ont terminé la ronde préliminaire en s’inclinant contre la République tchèque et en devant se contenter de la troisième place au classement du groupe B. Mais des victoires corsées contre les États-Unis en quart de finale et la Suède en demi-finale les ont placés en bonne position pour décrocher la cinquième médaille d’or de leur histoire, la 14e si on remonte à l’époque de l’Union soviétique.
Le Canada a traversé un parcours beaucoup plus aisé. Invaincu lors du tournoi à la ronde, il a ensuite profité d’un tirage favorable pour se retrouver devant des adversaires vulnérables dans ses deux matchs sans lendemain. Il a marqué 34 buts et n’en a donné que 5 depuis le début de sa quête.
« Il n’y a rien eu de facile, martelait pourtant le gardien Zachary Fucale après avoir effectué 14 arrêts dans une victoire de 5-1 contre la Slovaquie en demi-finale. On a travaillé très fort depuis le début et on est très motivé. »
« On est prêt pour n’importe qui, clamait le capitaine Curtis Lazar. Ils ont mérité leur place en battant deux grosses équipes, mais on a fait ce qu’on avait à faire de notre côté. La médaille d’or est à l’enjeu, on ne peut rien demander de mieux. »
L’an dernier, à Malmö en Suède, la Russie avait écarté le Canada du podium pour une deuxième année consécutive en remportant le match pour la médaille de bronze par la marque de 2-1. Plus récemment, dans un match dénué d’importance, le gardien Ilya Sorokin a bloqué 53 tirs pour permettre aux siens de savourer un gain par le même pointage, cette fois en prolongation.
C’est Fucale qui était devant le but pour ces deux échecs, mais il aura la chance de se reprendre lundi.
« On ne peut pas accorder trop d’importance à ce qui s’est passé contre eux en match préparatoire, il s’est passé bien trop de choses depuis, croit Sam Reinhart. Je sais qu’ils sont très forts, qu’ils jouent un style de jeu robuste. Je serais surpris si on n’avait pas droit à un match très physique. »
« Les Russes ont beaucoup de punch offensif, mais ils sont aussi capables de fermer le jeu. Ils forment une équipe mobile, très explosive et physiquement, ils sont forts. C’est un club qui sait jouer au jeu de patience. Ils sont capables de bloquer le centre de la glace et de profiter de tes moindres erreurs. »
Avec une moyenne de buts alloués de 0,50, Fucale est en position pour inscrire son nom dans le livre des records d’ÉCJ. Dans l’histoire du Mondial junior, aucun gardien canadien n’a réussi à maintenir une moyenne inférieure à un but par match. La marque à battre appartient pour le moment à Justin Pogge, qui avait terminé le tournoi avec une moyenne de 1,00 en 2006. Carey Price avait affiché une moyenne de 1,14 l’année suivante.
« On est là où on voulait être, affirmait Fucale, toujours concentré sur les succès collectifs. On voulait être dans ce dernier match, avoir la chance pour la médaille d’or. On avait ça comme but depuis le début et on en a accompli une bonne partie. Aujourd’hui, on est seulement un pas plus près de notre objectif. »