Max DomiÉquipe Canada Junior s’est assurée de conclure l’année 2014 de la meilleure façon possible soit en battant son éternel rival américain par le pointage de 5 à 3 devant un Centre Bell enchanté après une crainte tardive.
Grâce à ce triomphe acquis avec ténacité, le Canada s’est assuré de terminer la phase préliminaire au sommet du groupe A devant les États-Unis. Pour la suite de la compétition, le Canada sera en action à Toronto en commençant par son match quarts de finale contre l’étonnant Danemark, qui s’est classé au quatrième rang du groupe B.
Les Américains sont venus chauffer le Canada à deux occasions en fin de rencontre. Dylan Larkin a d’abord réduit l’écart à 3-2 avec 2 :34 à écouler, mais Sam Reinhart a répliqué dans un filet désert. Certains auraient pu croire que la victoire était dans la poche, mais Larkin est revenu à la charge avec 42 secondes au cadran. Cette fois, ce fut au tour de Max Domi de pousser la rondelle dans une cage libre pour anéantir les espoirs des visiteurs.
« C’est une belle victoire pour nous. Le début du match a été endiablé et les Américains nous ont placés un peu sur nos talons. On a fait belle figure par la suite et il faut apprendre de ce match », a déclaré l’entraîneur Benoît Groulx.
Domi, encore lui, et Josh Morrissey ont enfilé les buts canadiens durant la période médiane pour inspirer leur troupe. Le troisième but canadien est venu du bâton de Curtis Lazar.
Mais plusieurs autres athlètes ont dû jouer un rôle clé pour préserver l’avance canadienne. En commençant par le gardien Eric Comrie, qui a tenu le fort à quelques occasions ainsi que Darnell Nurse qui a bloqué un tir avant le dernier but. Reinhart a également démontré un grand calme à un moment opportun pour soulager les siens.
« Notre équipe accomplit un merveilleux travail pour bloquer des tirs et ça se poursuit. Ça en dit beaucoup quand un joueur réussit cela en fin de match », a vanté Comrie à propos de Nurse.
Le joueur du match a sans contredit été Domi. En fait, s’il ne ressemblait pas autant à son paternel Tie, l’ancien bagarreur, on en viendrait sans doute à se demander si Max est bien son fils tellement son premier but était beau.
« C’est une équipe avec beaucoup de caractère et nous l’avons constaté encore dans ce match », a admis Domi à propos du retour des États-Unis.
« On s’est éloigné de notre plan pendant quelques minutes, mais dans l’ensemble nous avons été à la hauteur », a-t-il jugé.
En plus de savourer cette victoire, le Canada a remporté un autre duel alors que Connor McDavid a eu le dessus sur Jack Eichel pour une troisième fois en quatre tentatives sur la scène internationale. Les deux surdoués admissibles au repêchage 2015 de la LNH ont récolté une aide chacun.
« Les États-Unis représentent une excellente équipe et je ne dis pas que les autres ne sont pas bonnes, mais il y a toujours un petit quelque chose de spécial en les affrontant. C’est une rivalité assez folle et c’est amusant d’y participer », a convenu McDavid.
Anthony DeAngelo s’est avéré l’autre marqueur américain quand il a fait bouger les cordages en supériorité numérique. Avant ce but, le Canada avait été parfait en 12 occasions à court d’un joueur.
Dans l’ensemble, le Canada a dominé cette confrontation même si les visiteurs sont parvenus à imposer le rythme à quelques moments et particulièrement au départ. Au bilan, ÉCJ a dirigé 43 tirs sur le filet adverse contre 28 pour les Américains.
« Les deux équipes étaient très excitées en vue de ce match, on avait repéré la date depuis longtemps sur le calendrier. C’était amusant de participer à cela et on a mieux joué après que la nervosité se soit dissipée en début de rencontre », a expliqué Domi.
« On apprend beaucoup dans les défaites et je crois que notre équipe va retirer plus de leçons de celle-ci. Je suis persuadé que nous allons être meilleurs pour la suite du tournoi », a assuré Eichel.
Malgré la solide prestation de Zachary Fucale face à la Finlande lundi soir, les dirigeants canadiens ont envoyé Comrie devant la cage et il n’a pas déçu à l’exception du troisième but américain. Satisfait du travail de Comrie, Groulx a refusé de dévoiler ses intentions pour la suite du tournoi.
C’était la 10e fois que les deux pays croisaient le fer lors de la veille du jour de l’An et le Canada a eu le dessus pour une septième occasion en plus d’un match nul. À plusieurs reprises, on a pu remarquer des joueurs des deux formations « s’échanger leurs vœux de bonne année » si on peut s’exprimer ainsi. La tension était palpable et les coups ont été nombreux alors que celui de Morrissey aux dépens de Sonny Milano a été le plus spectaculaire. Les joueurs et dirigeants n’avaient cessé de répéter qu’il s’agissait d’un match comme les autres, mais on a pu confirmer le contraire.
« Les deux équipes voulaient établir ce style dès le début. Je ne crois pas qu’on s’aime beaucoup et on a pu sentir l’intensité très rapidement », a raconté Nurse avec un sourire en coin.
Les organisateurs ne sont pas parvenus à remplir l’amphithéâtre montréalais à pleine capacité, mais la foule a tout de même joué un grand rôle d’appui dans cette victoire. Elle s’est particulièrement manifestée à partir d’une échappée au deuxième tiers de Nurse qui a disputé un fort match outre une punition d’indiscipline.
Le superbe but de Domi qui a enflammé le Centre Bell a mis fin à une séquence de 210 minutes et 45 secondes du clan américain sans accorder de but. L’équipe de Mark Osiecki s’est approchée à moins de cinq minutes du record de la compétition.
Un départ qui a donné le tonIl aurait été étonnant d’assister à un match soporifique entre ces deux ennemis du hockey et les partisans ont pu constater que la soirée serait excitante dès les premières minutes d’action.
Le rythme n’a pas tardé à s’installer et Reinhart a failli marquer hâtivement, mais il a été stoppé par un impressionnant grand écart du cerbère Thatcher Demko. Même si aucun but n’a été enfilé au premier engagement, le spectacle a été au rendez-vous.
C’est en revenant de l’entracte que le Canada a parti le bal. Reinhart a remis le disque à Domi qui s’est amené sur l’aile. À la suite d’une habile feinte, il a décoché un tir vif. Le retour a abouti sur la palette de Reinhart qui a refilé le disque à Domi qui a enfilé l’aiguille.
Le deuxième but canadien est survenu en avantage numérique sur un tir frappé précis de Morrissey alors que ses coéquipiers venaient de rater deux chances en or.
Alors qu’Anthony Duclair était au cachot, DeAngelo a relancé la troupe américaine en complétant une manœuvre amorcée par Eichel.
À mi-chemin au dernier tiers, Lazar a redonné une avance de deux buts au Canada (3 à 1) quand le retour d’un tir de McDavid l’a heurté pour tomber dans le filet. Le but a été accordé après plusieurs minutes de consultation à la reprise vidéo.
Une mauvaise passe de Dillon Heatherington et une faiblesse de Comrie ont mené aux deux buts de Larkin en fin de match, mais les représentants canadiens ont su garder leur calme pour traverser cette tempête.