En 2013, les Remparts de Québec ont tenté le coup de circuit en jetant leur dévolu sur Noah Hanifin avec leur premier choix de cet encan (2e ronde, 26e au total). Au moment d’écrire ces lignes, le principal intéressé n’est pas prêt de débarquer dans la Vieille Capitale.Il faut le comprendre. Le défenseur au talent fou évolue à Boston College. En étant originaire du Massachusetts, c’est comme si un gars de Québec jouait à... Québec! « C’est incroyable de jouer chez soi. C’est plaisant de jouer à la maison à tous les jours. »
À l’époque, on disait que s’il ne lorgnait pas vers le pays de l’Oncle Sam, il aurait été un premier de classe devant Nicolas Roy. Patrick Roy a convaincu bon nombre d’Américains de venir avec les Remparts dans les dernières années, mais son successeur, Philippe Boucher, n’a pas été en mesure d’amener Hanifin au Colisée Pepsi. Ne jetez pas le blâme sur ce dernier, le défenseur donne l’impression que rien, ni personne ne pourra le faire renoncer à sa bourse d’études. « Je n’ai eu aucune discussion avec les Remparts de Québec dernièrement. »
Adam Erne, natif du Connecticut, a déjà eu une longue discussion l’été dernier pour tenter d’amener son compatriote dans la LHJMQ, mais il a reçu la même réponse que les patrons des Diables rouges. « Je n’ai pas parlé avec lui non plus dernièrement. »
Décidément, à moins d’un revirement de situation en coulisses, les préposés à l’équipement des Remparts n’auront pas la commande de préparer un chandail avec le nom de Hanifin à l’arrière. Dommage pour les partisans qui salivent à l'idée de le voir dans cet uniforme.
Toutes ses énergies sur le CMJDepuis près d’un an, les experts placent le nom de Noah Hanifin au troisième rang pour le repêchage 2015 de la LNH. Dans l’ordre, il y a Connor McDavid, Jack Eichel, deux attaquants, puis Hanifin. Certains affirment même qu’une équipe ayant des besoins immédiats axés sur la défensive oserait sélectionner Hanifin avant les deux autres prodigues. Peu importe l’uniforme qu’il portera pour le début de sa carrière, le jeune homme au gabarit rêvé (6’2 - 205 lbs) ne s’en fait pas avec toute cette distraction : « Je ne m’occupe pas du repêchage. Je veux seulement travailler à chaque jour et être meilleur. »
Tout ce qui touche la LHJMQ et la LNH, Hanifin ne s’en occupe guère. Tout ce qui importe pour lui présentement, c’est le Championnat du monde de hockey junior (CMJ) : « Je me concentre sur le tournoi, rien d’autre. »
À 17 ans, il capte l’attention parce qu’il est l’un des seuls qui portent une grille de protection complète. Le règlement international oblige les joueurs âgés de moins de 18 ans à porter le protecteur facial plutôt qu’une simple visière. Les joueurs trouvent que ça nuit à leur visibilité, mais c’est une sorte de compliment de la porter puisque ça prouve qu’à un jeune âge, tu peux affronter les meilleurs. Un vieux sage dit que le CMJ est un tournoi pour les joueurs de 19 ans. « C’est plaisant de jouer à un tel niveau. C’est une belle expérience, l’âge est juste un chiffre. Peu importe l’âge que tu as, si tu es ici, il y a une raison. C’est ça l’important. »
Les États-Unis ont déçu leurs partisans l’an dernier en rendant les armes en quart de finale contre la Russie. L’interviewé n’y était pas, mais tous les vétérans qui sont de retour ont rapidement dit aux nouveaux joueurs d’oublier cela. « L’année passée, c’est l’année passée. Nous avons un excellent groupe de joueurs, des bons leaders qui nous mènent. Nous savons que nous pouvons nous rendre loin dans ce tournoi. »
Une rivalité entre deux voisinsLes deux universités Boston College et Boston University sont, vous l’aurez deviné, situés à une courte distance. Toutefois, les mots harmonie et amour ne peuvent définir la relation entretenue par les étudiants. La rivalité sur la patinoire entre eux est historique. Les deux équipes se détestent et ne se donnent pas un seul pouce de patinoire. Aucune marge de manœuvre n’est tolérée.
Hanifin, de Boston College, vit cette situation. Il affronte souvent Jack Eichel, son ami et coéquipier de l’équipe américaine, qui s’aligne pour Boston University. « C’est complètement fou. Les deux écoles se détestent depuis des décennies. C’est plaisant de participer à cette rivalité. »