Quand le temps est venu pour Jean-François Grégoire d’accrocher ses patins, l’homme originaire de Sherbrooke est rentré à la maison pour se concentrer sur sa famille. Il n’a pas fallu longtemps avant que cette décision le ramène au sport qu’il aime.
« C’est quand mes fils ont commencé à jouer que je suis revenu au hockey », dit-il. « Je n’étais pas certain de vouloir aller sur la glace comme bénévole, mais j’ai décidé d’y aller et d’essayer de les aider. Je possédais une expérience alors j’ai cru que je pouvais offrir quelque chose aux jeunes, non seulement à mes fils, mais aux autres aussi. »
« J’ai dirigé un programme d’école secondaire à Sherbrooke pendant six ans et je suis heureux de l’avoir fait puisque cela a aidé plusieurs jeunes de chez nous. »
Éventuellement, Grégoire a commencé à s’ouvrir à diriger dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec.
« Ayant des fils à la maison, je ne voulais pas m’éloigner », dit-il. « J’ai reçu des appels, mais j’attendais qu’ils soient plus vieux. Maintenant qu’ils jouent dans la ligue, le contexte est plus favorable. »
Son fils aîné Jérémy, 19 ans a été le premier à faire le saut dans les rangs juniors majeurs quand il a été réclamé par les Saguenéens de Chicoutimi au sixième rang de la première ronde du Repêchage de la LHJMQ en 2011. En juin dernier, son frère cadet Thomas a été le 16e choix de la première ronde par le Phoenix de Sherbrooke, le club de sa ville.
Maintenant que ses deux fils se retrouvent dans la LHJMQ, il était temps pour Grégoire de retourner au circuit où il a joué de 1989 à 1993 et il est déménagé dans le nord du Nouveau-Brunswick pour devenir entraîneur adjoint chez le Titan d’Acadie-Bathurst.
« Çà se passe bien », dit-il à propos de son séjour avec le Titan. « Nous avons un bon groupe de jeunes ici. Ils veulent vraiment apprendre. Je suis entraîneur, mais j’ai été enseignant alors je crois que je leur enseigne comment être un joueur de hockey. J’essaie d’aider Mario (Pouliot, entraîneur-chef du Titan) autant que possible avec mon expérience. »
Le Titan a peiné tôt cette saison, perdant cinq de six matchs en septembre, mais l’équipe a changé de cap récemment. Grégoire dit qu’il est bon de voir les joueurs commencer à être récompensés pour leur travail acharné.
« Ils travaillent très, très dur », dit-il. « Certains matchs la rondelle ne roule pas pour nous ou quelque chose se produit, mais maintenant, je crois qu’il y a un revirement positif pour nous. »
Grégoire affirme que la victoire de 4-3 en prolongation sur les Screaming Eagles du Cap-Breton devant une foule locale au Centre régional K.C. Irving à Bathurst le 9 novembre a été énorme pour la confiance de l’équipe. Le Titan a marqué deux buts dans les deux dernières minutes du temps réglementaire pour égaliser le match avant de l’emporter dans la première minute de la prolongation.
« Ce résultat a changé la mentalité des gars », dit-il. « Ils travaillaient fort, mais ils ne récoltaient pas de points. Évidemment, c’est un processus d’apprentissage particulièrement avec une jeune équipe. Vous avez besoin que vos vétérans pour élever le jeu d’un cran et de prendre la responsabilité et c’est ce qu’ils ont fait. »
Andrew Ryan et Raphaël Corriveau, deux joueurs de 20 ans ont chacun marqué deux buts dans la victoire sur le Cap-Breton, notamment Corriveau qui a égalisé le pointage avant d’inscrire le but gagnant contre son ancienne équipe.
Quant à ses propres fils, Grégoire a dit qu’il ne pourrait être plus fier de ce qu’ils ont été en mesure de réaliser jusqu’à maintenant.
« Jérémy est un attaquant de puissance », dit-il. « C’est un joueur énergique qui peut marquer des buts. »
« Thomas, le plus jeune est un défenseur et il revient tout juste du Tournoi mondial U-17. Il n’a que 16 ans et son style s’apparente à celui de (Kristopher) Letang à Pittsburgh. Il aime se déplacer avec la rondelle. »
« Ce sont de beaux espoirs, de bons joueurs et ils aiment le jeu alors c’est amusant de les suivre. »
Après ses 19 premiers matchs à Sherbrooke cette saison, Thomas a trois passes et 14 minutes de punition avec un différentiel de plus-5.
Après avoir démarré sa carrière junior à Chicoutimi, Jérémy a été échangé au Drakkar de Baie-Comeau à mi-chemin durant la saison 2012-2013 et il y a marqué 35 buts avec 34 passes en 64 matchs la saison dernière.
Repêché par les Canadiens de Montréal en sixième ronde du Repêchage de la Ligue nationale de hockey en 2013, Jérémy a signé un contrat de trois ans avec le club de la LNH en juillet dernier.
« Je suis très fier de cela », a indiqué Grégoire à propos de ses fils. « Comme joueur, tu essaies toujours d’aller aussi loin que possible. Comme père, je désire la même chose. »
Ayant subi une blessure au camp d’entraînement des Canadiens, Jérémy a dû subir une chirurgie au poignet en octobre et cela a maintenu l’attaquant du Drakkar sur la touche depuis le début de la saison.
La blessure signifie aussi que Jérémy n’a pas encore eu l’occasion d’affronter l’équipe de son père.
Thomas a toutefois affronté le Titan le 6 octobre à Sherbrooke.
« Ils nous ont battu quelque chose comme 6 à 1. C’était un de nos pires matchs en déplacement », rappelle Grégoire. « Sinon c’était assez spécial d’être derrière le banc et de faire partie d’un match où un de mes fils était sur la patinoire. J’étais bien faire de cela. »
Grégoire s’est assuré de trouver le temps de vivre l’expérience en tant que père, même si cela n’a été que durant quelques secondes.
« Je voulais d’abord me concentrer sur notre équipe », a-t-il admis. « J’ai quand même bien sûr jeté quelques coups d’œil (sur Thomas). »
Quant à sa propre carrière de joueur, Grégoire a joué quatre saisons dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec, partageant son parcours entre les Bisons de Granby, les Cataractes de Shawinigan et le Laser de St-Hyacinthe. Sa meilleure saison a été en 1992-1993, sa dernière dans le circuit, où il a marqué 45 buts et récolté 62 passes pour 107 points en 67 matchs.
Il a aussi passé du temps avec les Canadiens de Fredericton de la Ligue américaine et a joué dans les rangs universitaires à l’Université de Moncton.
« J’ai été impliqué au hockey toute ma vie », dit-il. « Le hockey a été bon pour moi. Même si je n’ai pas joué dans la LNH, j’ai vécu de bons moments à jouer dans les rangs mineurs professionnels. »
Aujourd’hui, bien que Jérémy et Thomas poursuivent leurs propres rêves vers la LNH, Grégoire a entrepris un autre parcours sportif, un qu’il espère le conduira derrière un banc près de ses fils au niveau le plus élevé du hockey.