Nikolas est le premier à l’admettre, il n’a pas connu le début de saison espéré avec les Remparts : « J’ignore pourquoi, je me mettais peut-être trop de pression. Des fois on veut trop impressionner notre nouvelle équipe et on tente de tout faire seul, ce qui n’est jamais une bonne idée au hockey. » C’est lors du passage du club dans les Maritimes, à la fin octobre, que le défenseur est sorti de sa coquille. Il a non seulement récolté sa part de points (quatre en trois parties) mais s’est acquitté de sa tache en défensive comme en témoigne sa fiche de + 4. Pas étonnant qu’il ait été choisi la deuxième étoile de la Ligue pour la semaine se terminant le 26 octobre. Depuis lors il joue du hockey solide, autant dans sa zone que dans le territoire adverse. C’est un juste retour des choses, car partout où il a joué, le défenseur Nikolas a toujours obtenu plus que sa part de points.
Revenons un peu en arrière et rapportons-nous en décembre dernier alors que les Remparts de Québec cédèrent leur capitaine Ryan Culkin aux Voltigeurs de Drummondville en retour de Francis Lambert-Lemay et d’un choix de première ronde. Quelques mois plus tard (juin 2014) les Voltigeurs récupérèrent cette première sélection en échange de Nikolas Brouillard. Par contre dès le mois de janvier Dominic Ricard, le DG des Voltigeurs, avait dévoilé cette information à la presse, à la surprise générale. « Effectivement Dominic m’a fait venir dans son bureau pour m’expliquer le tout en long et en large. Il craignait que tôt ou tard les rumeurs commencent à circuler sur ce premier choix et que mon nom soit mentionné. Il a été honnête avec moi, mais je dois admettre que c’est inhabituel de terminer l’année avec des joueurs qui vont devenir tes adversaires la saison suivante. J’ai toutefois réussi à faire abstraction de tout ça et de me concentrer sur les Voltigeurs comme je l’avais toujours fait. Par contre lorsque j’ai su que le tournoi de la coupe Memorial serait présenté à Québec au printemps 2015 j’ai intérieurement remercié M. Ricard de m’avoir envoyé dans la Vieille Capitale. »
Évidemment pour les joueurs juniors, la tenue de cet événement est une vitrine incroyable. Les dépisteurs de tous les clubs professionnels s’y trouvent pour voir ce que leurs trouvailles feront sous pression ou peut-être découvrir un joueur qui n’était pas sur leur liste. « Le niveau de jeu est très élevé et c’est le moment parfait pour te faire remarquer. Si tu impressionnes suffisamment ceux qui viennent t’épier, on ne sait jamais ce qui peut se produire par la suite. Nous des Remparts sommes certains d’y être, on ne peut demander mieux. »
La meilleure défensive c’est l’attaqueSi Philippe Boucher est allé le chercher à Drummondville c’est évidemment pour lui confier des missions offensives. « Nikolas est un gars d’expérience qui est très explosif. Un défenseur qui se porte à l’attaque et qui va bien se mouler dans la mentalité de l’équipe. Il va donner plus de punch à notre jeu de puissance. C’est certain que ce n’est pas un gros bonhomme, mais il y a beaucoup de joueurs de cette stature qui ont eu du succès dans notre ligue. »
Est-ce que ça devient frustrant pour un joueur moins costaud de continuellement entendre parler de sa stature au lieu de ses habiletés ? « C’est certain que je ne serai jamais un joueur de 6’04’’. Rien par contre ne m’empêche d’ajouter du muscle à ma charpente en visitant régulièrement le gymnase. Je compense autrement. Je suis habile avec mon bâton pour faire perdre la rondelle à mes adversaires et lorsque je m’en empare, c’est à eux de courir après moi et non l’inverse.»
Après une saison de 57 points Nikolas avait bon espoir d’être repêché en juin 2013, mais ce ne fut pas le cas. Il a été invité à des camps d’évaluation par les Blackhawks, les Sharks et le Canadien sans recevoir d’invitation pour passer à l’étape suivante. Cette année, c’est l’intérêt des Jets de Winnipeg qu’il a suscité, avec le même résultat.
Son rêve ultime demeure évidemment d’atteindre la Ligue nationale. Il ne dirait pas non à un séjour dans la Ligue américaine ou à une carrière en Europe. Par contre la East Coast League n’est pas vraiment une option. Il fréquente actuellement le Cégep de Limoilou en sciences humaines, mais ne sait pas vers quoi il se dirigera si jamais il ne perce pas au hockey. « Je suis conscient que c’est difficile d’atteindre le circuit Bettman. C’est pourquoi j’envisage d’aller à l’université si ça ne débloque pas. »