Une stratégie inusitée employée par l’entraîneur-chef de la filiale de la Ligue américaine des Red Wings Todd Nelson pourrait-elle inspirer le changement dans la LNH? L’homme à cravate des Griffins de Grand Rapids a laissé aller son génie créatif la saison dernière pour déployer une formation composée de cinq attaquants en avantage numérique.
Les sceptiques ont été rapidement confondus : l’opération a connu un succès monstre.
«On a été les meilleurs de la ligue en avantage numérique. On a fracassé un record d’équipe et on est passé à un cheveu de battre celui de la LAH. On a affiché une efficacité de 26% toute l’année,» a fièrement lancé le principal intéressé lors d’un entretien avec le média The Athletic.
Même si son équipe était plus vulnérable en défensive dans ces circonstances, Nelson jugeait qu’il s’agissait du meilleur pari, compte tenu des forces de ses troupes.
«J’étais béni par un groupe d’attaquants explosif. La plupart des gens se disent ''que fait-il? L’autre équipe va marquer en désavantage numérique''. Cela va de pair avec ma philosophie : c'est nous qui vous attaquons.»
Fort de son triomphe de la coupe Calder avec les Griffins, Nelson a d'ailleurs piqué la curiosité des équipes du circuit Bettman, obtenant une entrevue avec les Coyotes de l'Arizona pour le poste vacant d'entraîneur-chef jadis occupé par le vétéran Dave Tippett.
Plus d'attaquants, plus de succès?
Actuellement, aucune formation de la LNH n'ose utiliser cinq attaquants avec l'avantage d'un homme. Du moins, pas sur une base régulière.
Toutefois, certaines équipes emploient parfois quatre joueurs d'avant et les résultats sont intéressants.
Des recherches de Matt Cane en septembre 2015 ont révélé que les formations de quatre attaquants en avantage numérique connaissaient généralement davantage de succès dans la LNH.
L’ancien analyste des Oilers Tyler Dellow a avancé une hypothèse selon laquelle ces jeux de puissance étaient plus efficaces, car un attaquant possède naturellement des qualités de finition supérieures à celles du défenseur moyen. Également, les fruits de cette stratégie justifiaient les risques pris en défensive.
Néanmoins, plusieurs entraîneurs-chefs encore aujourd’hui se montrent réticents à faire ce changement. Il faut dire que certaines équipes ont d’excellents défenseurs, et une formation à quatre, ou encore à cinq attaquants n’est pas tout à fait logique pour elles.