La séance de sélection amateur de 1971 a été très bonne pour les Canadiens. Ils ont réclamé deux joueurs qui allaient laisser une marque indélébile sur le club. Guy Lafleur a été sélectionné au tout premier rang, puis Larry Robinson a suivi, au 20e rang. Les deux athlètes ont chacun connu d’illustres carrières où ils se sont élevés au rang des légendes vivantes de l’équipe.
Le dernier membre du réputé Big Three à joindre la brigade défensive des Canadiens, Robinson a patrouillé la ligne bleue du Tricolore pendant 17 saisons. Habile aux deux extrémités de la patinoire, il a accumulé des statistiques offensives comme aucun défenseur du club auparavant, réécrivant des pages entières du livre des records de l’équipe.
Grand, les épaules rondes et couronné d’une longue chevelure blonde et bouclée, Robinson avait l’allure d’un personnage de la télévision très connu et il s’est rapidement retrouvé avec le surnom de « Big Bird ».
Pratiquant un style robuste, mais propre, Robinson ne cherchait pas le trouble. Toutefois, ses adversaires savaient qu’il ne fallait pas franchir certaines limites. Peu d’athlètes ont laissé tomber les gants une deuxième fois contre le jeune fils de fermier de la vallée de l’Outaouais.
Perçant l’alignement à mi-chemin de la saison 1972-73, Robinson a marqué un but et a récolté cinq mentions d’aide en séries éliminatoires, en plus de voir son nom inscrit sur la coupe Stanley pour la première fois. Amassant plus de 120 points au cours des trois saisons suivantes, Robinson a joué un rôle beaucoup plus important dans la conquête de la coupe Stanley de 1976 que lors de sa saison recrue.
Les Canadiens ont remporté le trophée convoité quatre années de suite et Robinson a été honoré pour ses exploits individuels. Ses 19 buts et 66 mentions d’aide en 1976-77 l’ont mené au trophée Norris, remis au meilleur défenseur de la LNH. L’année suivante, les 21 points de Robinson en séries éliminatoires lui ont valu le trophée Conn-Smythe, en plus d’une autre conquête de la coupe Stanley.
En 1980-81, Robinson a mis la main sur un deuxième trophée Norris après avoir amassé 75 points. En 27 ans d’histoire de ce trophée, seulement quatre autres joueurs l’ont remporté deux fois en carrière. À l’aube de la saison 1982-83, Robinson était devenu le défenseur qui comptait le plus grand nombre d’années de service à la ligne bleue du Tricolore. Il prenait sous son aile les jeunes qui se joignaient à la formation. Des jeunes du nom de Rick Green et Craig Ludwig ont fait partie des joueurs qui ont profité des conseils de Robinson pour ensuite connaître de longues et fructueuses carrières dans la LNH.
En 1986, les Canadiens de Montréal ont remporté une autre coupe Stanley, la sixième et dernière conquête du trophée dans la carrière de Robinson.
Big Bird s’est envolé vers Los Angeles après la saison 1988-89, encouragé à poursuivre son parcours, alors qu’il venait d’annoncer sa retraite. Il a disputé trois dernières saisons en Californie avant d’entreprendre une carrière d’entraîneur. Il était derrière le banc des Devils du New Jersey quand ils ont remporté la coupe Stanley en 2000.
Robinson figure en tête de liste de toutes les catégories offensives chez les défenseurs de l’histoire des Canadiens. Aucun autre défenseur n’a marqué autant de buts et n’a amassé autant de mentions d’aide que Larry Robinson. Seul Henri Richard a pris part à un plus grand nombre de matchs en saison régulière dans l’uniforme du Bleu-Blanc-Rouge.
Avec Robinson à la ligne bleue, les Canadiens ont atteint les séries éliminatoires à chacune de ses 17 saisons. Ses 203 matchs de séries éliminatoires le placent en tête du classement de tous les temps de l’équipe à ce chapitre et comme pour la saison régulière, Robinson domine tous les défenseurs de l’histoire des Canadiens pour le nombre de buts, de mentions d’aide et de points en séries éliminatoires.
Robinson est membre du Temple de la renommée du hockey depuis 1995. Son chandail numéro 19 a été retiré par les Canadiens le 19 novembre 2007.