Comme quantité de recrues qui ont joué pour les Alouettes avant lui, Anthony Coady semblait chercher ses repères au début de la saison dernière. Fraîchement arrivé dans le nid après quatre saisons au sein des Carabins de l’Université de Montréal, le Québécois avait l’air d’un adolescent au milieu des colosses de l’équipe.
« Il y a un joueur qui m’a dit que j’avais l’air d’avoir 13 ans. Il y a quelques vétérans qui m’ont taquiné avec ça, mais ce n’était pas méchant », a raconté le maraudeur de 24 ans à La Presse il y a quelques jours.
Coady a amorcé sa première saison dans l’équipe de réserve des Alouettes. Au moment où il songeait à retourner chez les Carabins afin de disputer sa cinquième et dernière saison, il a été promu dans l’équipe régulière de 46 joueurs des Als. Il a ensuite joué dans les unités spéciales, principalement dans les équipes de couvertures.
À quelques mois de son deuxième camp d’entraînement, Coady sait déjà qu’il s’amènera à Sherbrooke dans de différentes dispositions. Ses objectifs ont été revus à la hausse.
« Ce sera très différent. Il y avait de la nervosité l’année dernière et mon but était d’obtenir une place dans l’équipe. Dans le pire des scénarios, je pouvais toutefois retourner avec les Carabins et disputer une cinquième saison [universitaire], ce qui ne sera pas le cas cette fois-ci. »
« Je veux tout casser au camp. Je veux prouver que j’ai ma place en défense dans cette ligue. »
— Anthony Coady, maraudeur
Selon Jim Popp, l’ancien joueur étoile des bleus a bel et bien sa place dans la LCF. L’entraîneur-chef et DG des Oiseaux ne tarit pas d’éloges à l’endroit du jeune joueur qu’il a choisi au septième tour du repêchage de 2015.
« Je vais vous dire quelque chose de très audacieux. Lorsqu’il est question de maraudeurs naturels (pure safetys), Anthony Coady est aussi bon que n’importe quel autre joueur canadien que j’ai vu au cours des 10 dernières années », a lancé Popp, mercredi.
« Il est notre prochain maraudeur partant, il n’y a aucun doute dans mon esprit. Il reste à voir combien d’autres saisons Marc-Olivier [Brouillette] disputera. »
Coady n’a pris part qu’à six matchs à sa première saison, mais ce fut assez pour le convaincre qu’il peut éventuellement devenir un joueur partant en défense.
« Définitivement que je suis capable. Je possède les instincts de joueur nécessaires et j’ai une bonne compréhension du jeu. Mais c’est facile à dire. Je dois maintenant obtenir du temps de jeu afin de pouvoir m’améliorer et de le prouver. »
SENTIR QU’IL CONTRIBUE
À moins que Brouillette subisse une blessure ou change de position, Coady devra probablement se contenter d’un rôle de réserviste en défense à sa deuxième saison. Cela ne l’empêche pas d’avoir des objectifs bien établis.
« Je veux être en uniforme à tous les matchs et obtenir du temps de jeu en défense. J’aimerais sentir que je contribue à l’équipe. Je veux être utile de plusieurs façons différentes, que ce soit en défense ou dans les unités spéciales », a expliqué Coady, qui comprend très bien la situation actuelle au poste de maraudeur.
« Il n’y a aucune raison pour laquelle Marc-Olivier devrait perdre son poste. Il est un joueur fiable qui possède plusieurs années d’expérience. Je dois tout de même me préparer de la meilleure façon possible afin de bien me positionner pour obtenir du temps de jeu. »
— Anthony Coady, maraudeur
Comme Coady, Brouillette a fait son stage universitaire avec les Carabins, à la différence qu’il était le quart-arrière de l’équipe. Puisque les deux joueurs proviennent de la même université et qu’ils occupent la même position, on aurait pu s’attendre à ce que Brouillette joue un peu le rôle de grand frère auprès de Coady, ce qui a plus ou moins été le cas jusqu’à présent.
« Je ne dirais pas qu’on n’a pas connecté, mais on a des personnalités très différentes. Je pense qu’il y a toutefois beaucoup de respect mutuel », a dit Coady.
LE SEUIL DES 200 LB
À la fin de la saison dernière, les entraîneurs des Alouettes ont fait quelques recommandations à Coady. L’une de celles-ci concernait son poids. Après avoir disputé sa première saison à un poids qui oscillait entre 190 et 193 lb, le joueur défensif par excellence du match de la Coupe Vanier de 2014 veut ajouter une dizaine de livres à sa charpente.
« J’aimerais arriver au camp à 200 lb. Dans le vestiaire d’une équipe, on dit souvent qu’il faut peser au moins 200 lb afin de pouvoir émettre des opinions », a dit Coady, mi-figue, mi-raisin.
« Anthony a subi une blessure à une épaule l’année dernière, ce qui a limité ce qu’il pouvait faire au camp d’évaluation avant le repêchage. Et ça n’a évidemment pas aidé sa préparation en vue de la saison dernière. Il aura maintenant pu bénéficier d’une saison morte entière afin de se préparer pour la prochaine. J’ai très hâte de le voir au camp », a dit Popp.
Source : LaPresse