Le cerbère Samuel Harvey est né à Alma en 1998. Il a joué son Midget AAA avec les Élites de Jonquière et a grandi en voyant jouer les Saguenéens de Chicoutimi dans sa cour arrière. Qu’à cela se tienne, les Huskies de Rouyn-Noranda l’ont sélectionné en deuxième ronde à l’été 2014 avec le choix des... Saguenéens!Malgré tout, le jeune adolescent qui vient de célébrer son dix-septième anniversaire de naissance n’en veut pas à l’équipe de son enfance : « Je n’ai aucune rancune. Je suis vraiment content d’être ici, à Rouyn-Noranda. Je suis tombé dans une belle organisation. »
Harvey est tombé dans une situation peu fréquente pour ses débuts dans la LHJMQ. Il n’avait pas à partager le filet avec un gardien, mais avec deux, en l’occurrence Alexandre Bélanger (19 ans) et Jérémy Bélisle (17 ans). « Ce n’était peut-être pas l’idéal, mais l’important, c’est de se concentrer sur soi-même, pas trop regarder ce que les autres font. Nous avions une belle relation, nous nous respections tous et nous nous aimions. Il n’y a jamais eu de problème », a soutenu le
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Gilles Bouchard, le grand manitou de la meute, a expliqué cette décision puisque Bélanger, finalement échangé au Cap-Breton en janvier, partait quelques semaines au camp du Wild du Minnesota et Harvey allait quitter pour le Défi mondial des moins de dix-sept ans. À ce sujet, il a bien aimé son expérience bien qu’elle se soit terminée en quart de finale. « Les trois équipes canadiennes ont bien fait même si les autres pays n’étaient pas divisés. »
Normalement, les gardiens de 16 ans dans la LHJMQ profitent de leur première année pour s’adapter au calibre de jeu, mais Harvey a déjà la pole position. Il avoue toutefois qu’il savait qu’il pouvait connaître du succès rapidement. « Je ne suis pas surpris, mon adaptation s’est bien faite. Je savais, dès le début, que je pouvais faire quelque chose dans cette ligue-là. »
« If you can dream it, you can do it »La clientèle de Sylvie Marsolais compte beaucoup d’hommes masqués de la LHJMQ et Harvey a fait appel aux services de Sylabrush pour la confection de sa première œuvre d’art qui sert aussi à le protéger des rondelles. On y voit le drapeau de sa région natale, le coquelicot rendant hommage aux soldats canadiens, le logo des Huskies, des chiens et de la glace « parce qu’il ne fait pas très chaud à Rouyn, c’est pire qu’à Saguenay », précise-il.
Il y a également ajouté une citation : « J’avais aucune idée quoi mettre (rires), mais je voulais mettre une phrase. J’ai regardé sur internet et je me suis dit que quand tu as un rêve, tu peux l’atteindre. Ça m’appartenait bien », dit celui qui idolâtre Carey Price.
L’école à distanceTrès articulé, Harvey avait un tout autre défi en habitant à onze heures de son propre lit. Il n’est plus dans une classe type avec des autres étudiants, il complète son secondaire à distance avec les autres recrues de seize ans. Les longs voyagements les empêchent de joindre une école dite normale. « Ils font ça pour nous donner une chance. Sinon, on manquerait beaucoup trop d’école. On fait l’école quand on a le temps, on fait nos examens quand on veut. C’est beaucoup mieux pour nous », dit Harvey qui jouit de ce programme avec ses coéquipiers Jacob Neveu et Alexandre Fortin.
Harvey avoue que le hockey occupe actuellement ses pensées, mais pas question de mettre l’éducation de côté. Sa plus grande fierté outre jouer dans la LNH serait de réussir sur les bancs d’école.
En mai dernier, Alexandre Leclerc a été échangé à Chicoutimi contre un choix qui est devenu Samuel Harvey et un autre de quatrième tour au prochain repêchage. Leclerc n’est resté que six mois dans l’organisation avant de prendre le chemin de Bathurst en retour de Gabriel Gosselin, une sélection de 9e ronde en 2013... Disons que Gilles Bouchard a l’air d’un génie après l’analyse de cette transaction.