De tous les membres de l’édition championne de la Coupe Memorial 2012 des Cataractes de Shawinigan, il n’en reste que deux dans la LHJMQ : Alex Dubeau, alors âgé de 17 ans et qui agissait à titre de numéro deux, et un autre, Dylan Labbé. À 16 ans, il n’a joué que dix matchs, dont quatre en séries éliminatoires.C’est dans ce rôle d’observateur qu’il a vu Anton Zlobin soulever le toit du Centre Gervais-Auto pour permettre aux Cataractes d’effectuer le plus beau retour de l’histoire du hockey canadien après une élimination hâtive en deuxième ronde.
« J’ai été rappelé à la fin de l’année. Je suis resté avec l’équipe pendant les séries. J’ai vécu la Coupe Memorial. C’est sûr que j’aurais aimé jouer, mais à seize ans, il faut s’attendre à cela. C’était une belle expérience. »
Une reconstruction difficileLes deux années suivantes ont été très ardues pour l’organisation. Elle s’est abonnée à temps plein aux bas fonds du classement général. « C’était difficile pour le mental. Cette année, ça va beaucoup mieux. »
En 2013, les Cataractes n’ont pas participé aux séries éliminatoires, mais ont réussi à le faire l’année suivante. L’expérience aura été de courte durée (4 matchs contre le Drakkar de Baie-Comeau), mais les jeunes ont mis beaucoup d’expérience dans leur bagage. On peut qualifier cela d’un investissement à long terme!
Entre temps, les dépisteurs ont fait un travail incroyable en sélectionnant Dennis Yan (repêchage européen), Gabriel Sylvestre, Samuel Girard et Anthony Beauvillier; ils sont quelques coups de circuit du directeur-général Martin Mondou et son équipe. En début de saison, cette belle jeunesse sur patins s’est mixée à des vétérans aguerris comme Marvin Cüpper, Olivier Caouette et Labbé. Ce dernier a vu son nom être impliqué dans plusieurs rumeurs d’échanges, mais au final, Mondou a préféré le conserver et s’approprier les services de Christopher Lalonde, un vétéran de vingt ans. « J’avais hâte que ça se finisse pour voir si je restais ou si je partais. Ce sont des choses que je ne pouvais pas contrôler, mais ça fait partie du quotidien d’un joueur de hockey », dit-il.
Bien malin celui qui peut prédire quelle équipe remportera la Coupe du Président pour ainsi se mériter un billet pour la Coupe Memorial qui aura lieu à Québec en mai 2015. Chose certaine, les Cataractes de Shawinigan comptent causer bien des surprises. « Nous allons surprendre. Nous avons un excellent gardien et une bonne profondeur à l’attaque. Nous avons ce qui faut. »
Abonné à la quatrième ronde
Malgré le fait qu’il jouait pour une équipe faible, ce choix de quatrième tour dans la LHJMQ (71e) a trouvé preneur au cours de la même ronde dans la LNH lors de l’encan 2013 lorsque le Wild du Minnesota parlait au 107e échelon. « Peu importe le rang, tu veux juste entendre ton nom! Même si on perdait, je faisais mon possible pour me prouver le plus possible. »
Quelques jours après la consécration de tous ses efforts, Labbé, originaire de St-Benjamin, a pu célébrer le tout avec les proches et les amis dans le cadre d’une parade en Beauce qui a également honoré Tommy Veilleux, un natif de St-Odilon, nouvellement repêché par les Predators de Nashville. « C’était plaisant de vivre ça avec un ami d’enfance. Une super belle journée! »
Après l’élimination des Cataractes aux mains du Drakkar l’an dernier, Dylan Labbé recevait un appel de ses patrons au Minnesota. Il devait sauter dans le premier avion possible et rejoindre le Wild d’Iowa, formation de la ligue américaine (AHL). Le défenseur a eu son baptême de feu au hockey professionnel en participant à onze matchs où il a d’ailleurs marqué un but. Belle opportunité de voir où il en est dans sa progression, il n’a pas manqué l’occasion de se faire valoir. Doté d’un gabarit de 6’2 et de 192 lbs, il n’avait aucun complexe vis-à-vis personne dans cette ligue d’hommes : « Tout est plus rapide. Tu n’as qu’à faire les mêmes choses que tu fais dans le junior, mais juste un peu plus vite. Les joueurs sont matures, ils savent où se placer. Ce n’est pas plus difficile de jouer contre eux. Il faut s’adapter », tranche-t-il.
C’est dans ce même circuit que le
#24 se voit évoluer sur une base régulière l’année prochaine plutôt que de revenir une dernière année dans la Cité de l'énergie. N’ayant toujours pas signé son premier contrat professionnel, il a toutefois bon espoir de parvenir à une entente avant la date butoir du 1er juin 2015.
Dans l’œil de Lapointe
Guy Lapointe, membre du célèbre Big Three, a vu son chandail être retiré par les Canadiens de Montréal plus tôt cette saison. Aujourd’hui à l’emploi du Wild du Minnesota à titre de dépisteur, Lapointe a sans doute eu son mot à dire dans la sélection de Dylan Labbé par ses employeurs et le principal intéressé lui voue un grand respect : « Guy a eu toute une carrière. Quand il te parle, tu écoutes. Il a tout vécu ce qui était possible dans le hockey. »
