Précipité à plus de 10 heures de route de son village natal et dans un environnement complètement anglophone, Alexandre Goulet a dû vivre tout un changement de mode de vie pour lui permettre de poursuivre son rêve.
Repêché en 2013 par les Islanders de Charlottetown au 19e rang de la première ronde, Alexandre Goulet a vu son univers complètement chamboulé. Originaire de Disraeli, un petit village de Chaudière-Appalaches, le jeune homme se voyait catapulté à l’Île-du-Prince-Édouard. 914 kilomètres et un peu plus de 10 heures de route séparaient de son patelin.
Bien qu’il ait passé ses deux ans à Lévis avant d’être sélectionné, son expatriation était d’autant plus difficile en raison de la barrière de la langue. « Je dois avouer que l’an passé c’était plus difficile puisque je me retrouvais dans un milieu anglophone. L’adaptation s’est bien déroulée. Présentement j’en suis à ma deuxième année et ça va super bien jusqu’à maintenant. »
Comme si ce n’était pas suffisant, le système scolaire anglophone diffère de celui du Québec. Afin de poursuivre ses études, Goulet se doit de mettre les bouchées doubles. « Je fais mon Cégep à distance, donc je dois suivre tous mes cours par Internet. C’est évident que c’est encore de l’acclimatation, mais nous sommes bien encadrés. On a des tuteurs et un professeur qui vient aider les Québécois dans notre classe. »
Il faut dire que le sérieux de l’organisation des Islanders dans ce domaine apporte beaucoup aux joueurs étrangers afin d’optimiser leurs performances sur la patinoire et hors-glace.
Performances et responsabilités accruesLa formation de Charlottetown s’avère l’une des formations les plus jeunes du circuit Courteau actuellement. Âgé de 18 ans seulement, le natif de Disraeli voit déjà ses responsabilités augmenter tant au niveau de la performance qu’au niveau du leadership.
« Cette année, je dois plus occuper un rôle de leader dans l’équipe en aidant les jeunes de l’équipe. Je dois démontrer encore plus de constance, continuer de travailler fort et être prêt à chaque match.
Totalisant au compter pas moins de 26 buts et 46 points en 43 parties, bon pour le troisième rang des pointeurs dans son équipe, Goulet est l’une des plus sérieuse menace de la troupe de Gordie Dwyer. Celui-ci ne se gêne pas pour l’utiliser dans toutes les situations d’un match, autant en avantage numérique qu’à court d’un homme. Preuve d’une belle confiance à son égard.
Expérience professionnelle avec les Canadiens de MontréalRépertorié au 65e rang par la Central de recrutement en vue du repêchage de la Ligue National de Hockey, le Disraélois pouvait espérer de manière légitime entendre son nom résonner dans le Wells Fargo Center de Philadelphie. Malheureusement, ce moment tant attendu n’est jamais arrivé. Une expérience désagréable qui a soulevé quelques doutes dans l’esprit du principal intéressé.
« C’est clair que ça m’a remis en question. J’essayais de comprendre. Toutefois, j’ai travaillé fort pendant l’été pour revenir en grande forme au camp et ainsi être en mesure de passer à l’autre étape. Il faut continuer de travailler fort et de se présenter à chaque match afin de t’aider à aller au niveau supérieur. Les recruteurs accordent beaucoup d’importance aux petits détails et c’est ce que j’ai travaillé. »
Toutefois, la déception s’est rapidement transformée en excitation lorsqu’il a reçu une invitation pour le camp des recrues des Canadiens de Montréal. Une expérience enrichissante de laquelle il garde des souvenirs impérissables. « Ça été une superbe expérience. Arriver là après une déception, ça te remonte le moral. Ça te permet de voir ce que c’est la vie d’un professionnel qui joue dans la LNH. C’est une expérience de vie incroyable. »
La bonne année?Même s’il a l’expérience d’un camp des recrues derrière la cravate, le privilège d’être repêché ne lui est pas impossible, loin de là. Encore une fois cette année, le nom d’Alexandre Goulet figure sur la liste de la centrale de recrutement en y étant répertorié comme choix potentiel de 4e ronde et plus. Bien qu’intéressant, le rapide attaquant n’y accorde pas trop d’importance. « Je n’y pense pas vraiment. Je ne me fais pas trop d’attentes et je me concentre à jouer mon match. On verra ce qui va arriver après la saison à savoir si je suis repêché. Si c’est non, j’aurai peut-être une autre invitation. »
À n’en pas douter, la progression de Goulet risque d’attirer l’œil de quelques recruteurs. D’ici là, il se concentrera à tout faire pour aider les Islanders à continuer leur progression vers le sommet de la LHJMQ.