Sans dire qu'il menait la grosse vie à New York, Anthony Duclair a pu expérimenter le quotidien privilégié des hockeyeurs professionnels, le temps de son séjour de quatre mois avec les Rangers. Luxueuses chambres d'hôtel, voyages en avion nolisé, généreux chèque de paye, études en veilleuse... Le renvoi à Québec fait l'effet d'un retour sur terre pour le rapide attaquant, qui accepte néanmoins son sort avec le sourire.Seul indice du statut particulier du Montréalais de 19 ans, la luxueuse voiture qu'il conduit tous les matins pour se rendre au Colisée Pepsi. Autrement, le nouveau «Duc de New York» embrasse son retour dans les rangs juniors avec philosophie.
«C'est un style de vie différent. Là-bas, j'habitais avec un cochambreur. Je n'étais pas en pension. Tes coéquipiers, ce sont des pères de famille et ils sont plus vieux. En même temps, c'est à moi de retrouver une normalité dans le junior», affirmait-il après l'entraînement optionnel des Remparts, hier.
Même si elle nécessite une certaine adaptation, l'arrivée à Québec s'accompagne elle aussi de ses bons côtés. Avec le retour en pension chez Michel et Andrée Jobin, Duclair retrouve la chaleur d'un foyer accueillant, des repas mitonnés avec amour et l'absence de corvée de lavage! Une bonne situation!
«C'est sûr que c'est plus facile pour moi ici et ça coûte pas mal moins cher qu'à New York, c'est certain!» a-t-il lancé en riant.
Malgré tout, la vie dans la Grosse Pomme a séduit Duclair. Un incitatif supplémentaire afin de regagner son poste avec les Rangers, la saison prochaine.
«Ça devenait parfois long de vivre à l'hôtel, mais moi, je ne me plaignais pas! J'ai tellement aimé ça, que ça ne me dérangeait pas. En même temps, c'est juste une source de motivation pour l'année prochaine. Au camp d'entraînement, il va falloir que je me prouve encore. Mais pour l'instant, mon focus est ici à Québec et il va rester là toute la saison.»
Complicité à trouver
Dans la capitale, l'attaquant n'a pas vu changer que son rythme de vie en dehors de la patinoire. Sur la glace, l'auteur de trois passes en trois matchs cherche toujours ses repères et... le fond du filet.
«Pour moi, la plus grande chose, c'est de trouver une certaine chimie avec deux gars. Ça fait trois games que je joue et il [Philippe Boucher] a souvent changé les coéquipiers sur ma ligne. Ça fait que c'est juste de trouver une chimie le plus vite possible et de relaxer», a laissé entendre celui qui évoluait à gauche de Kurt Etchegary et Guillaume Gauthier, mercredi.
Chose certaine, le numéro 10, qui avait atteint la marque symbolique des 50 buts la saison dernière, ne s'en fait pas outre mesure avec sa production. Pour l'instant, du moins.
«Ça va venir. Je ne suis pas stressé avec ça. Tant qu'on va continuer à gagner des matchs, à accumuler des points et à se rendre haut dans le classement, c'est ça qui est la priorité. Pour moi personnellement, c'est sûr que ça n'a pas été très bien jusqu'à maintenant, mais je vais retrouver ma game», a-t-il soutenu.
L'entraîneur-chef Philippe Boucher ne s'inquiète pas lui non plus de la fiche de son joueur étoile. «Je lui ai donné la main [après la victoire de mercredi sur le Titan] et je lui ai dit qu'il allait sûrement en scorer au moins deux avant la fin de l'année! [...] Il a probablement l'un des lancers du poignet les plus redoutables et les plus rapides de la ligue. Surtout qu'il peut le faire en mouvement, un peu comme Joe Sakic. C'est ce que j'aimerais qu'il fasse un petit peu plus, mais ça va venir.»