Réflexion sur une période d’échanges

Le tout a commencé le 24 octobre 2014. Le défenseur Alex Breton, 17 ans, partait pour Gatineau contre un choix de 11e ronde en 2015. Vu les antécédents du jeune arrière, on pouvait soupçonner « anguille sous roche ». Moins de deux semaines plus tard, soit le 5 novembre, c’est Brandon Whitney, le gardien format géant des Tigres, qui pliait bagage pour les environs de la Capitale nationale. Victoriaville recevait en retour un défenseur de qualité, Phil Pietroniro et un choix de 2e ronde en 2015.

Le choix en question est celui de Bathurst, une sélection qui pourrait éventuellement être l’équivalent d’une pige de 1er tour, advenant la position du Titan au classement général, eux qui voisinent les bas-fonds de la LHJMQ.

Et que fait-on à Victoriaville de ce choix? L'organisation l’expédie à Rimouski, le 26 décembre en plus du choix de 2e ronde en 2016 de l’équipe des Bois-Francs. Les Tigres reçoivent en retour, un gardien de 17 ans plein de promesses : Olivier Tremblay. Et voilà : c’est comme si on avait échangé Brandon Whitney, 20 ans, pour Olivier Tremblay, 17 ans, via Gatineau, avec un volet secondaire, celui de l’arrivée de Pietroniro, 20 ans, contre le départ de Breton, 17 ans…

Mais le grand coup est donné un peu plus tôt, le 23 décembre alors que les Tigres envoient Yan-Pavel Laplante et Tommy Veilleux à Gatineau en retour du 2e choix au total du dernier repêchage (Pascal Laberge, disponible immédiatement et à l’avenir fort prometteur) et un autre choix de 1ère ronde, celui de Gatineau en 2016. Donc, vu sous cet angle, les deux joueurs cédés par les Félins valent deux choix de premier tour ! Quel coup de génie de l’organisation de Victoriaville !

Mais qu’en est-il de la situation immédiate? Deux excellentes recrues en Laberge et Tremblay, du rendement de qualité pour des années à venir. Ajouté au noyau de jeunes déjà en place dans la Capitale des Bois-Francs, que manquera-t-il alors aux Tigres pour aspirer aux grands honneurs? Des joueurs de caractère capables de s’imposer physiquement : comme un Laplante, intimidant tout en étant productif et un Veilleux, le « train », faisant résonner les bandes par ses mises-en-échec, obligeant les adversaires à garder la tête haute, voire à hésiter dans leur exécution. Des joueurs de cette trempe, tout au moins, capables, si nécessaire, de laisser tomber les gants ... Car il faut penser qu’en séries, ça brasse.

Mais pour ça, le directeur-général des Félins a du temps pour trouver des remplaçants de cet ordre. Si ce n’est cette année, ça viendra bientôt. Et une fois cette mission accomplie, les partisans auront encore un Laberge et un Tremblay en bonus !