Zachary FucaleLes nuits sont courtes au Championnat du monde de hockey junior, mais elles peuvent néanmoins porter conseil.
Une douzaine d’heures après la victoire de ses troupes face à l’Allemagne, Benoît Groulx avait assez réfléchi et était prêt à nommer son gardien partant pour le prochain match des siens. C’est Zachary Fucale, auteur d’un jeu blanc de douze arrêts il y a deux jours, qui affrontera la Finlande lundi alors qu’Équipe Canada junior tentera de demeurer invaincue en ronde préliminaire.
Groulx a fait part de sa décision à ses deux cerbères sans grande cérémonie dimanche matin au déjeuner.
« J’ai annoncé ça en cinq secondes. En disant à l’un qu’il jouait, l’autre a bien compris qu’il ne jouait pas. C’est tout », a raconté l’entraîneur, refusant de faire un grand plat avec la question lors d’une brève rencontre avec les médias à l’hôtel de l’équipe.
« C’est sûr que j’étais content. Tout le monde veut avoir la chance d’aider l’équipe », a commenté le récipiendaire de la bonne nouvelle du jour avec sa sobriété habituelle.
Si le dilemme a forcé le sélectionneur canadien à se creuser les méninges, on ne peut dire qu’il comporte un grand facteur de risque. Depuis bientôt trois semaines, les deux portiers d’ÉCJ s’échangent les performances sans bavure. « Ils ne nous laissent pas beaucoup de marge de manœuvre », sont les mots qu’a utilisés Groulx pour qualifier le rendement de ses gardiens.
Victime de deux buts plutôt ordinaires lors d’un match préparatoire contre la Russie, Fucale s’est repris en blanchissant tour à tour la Suisse et la Slovaquie. Incluant sa sortie contre les étoiles universitaires au début du camp d’entraînement, il a concédé cinq buts sur 72 lancers. Comrie, avec son jeu blanc contre l’Allemagne, n’a quant à lui cédé que deux fois sur 48 tirs depuis qu’il porte les couleurs nationales.
« Les deux ont très bien joué depuis le début. On veut simplement revenir avec un gardien solide demain et Zach sera notre homme pour l’occasion, a justifié Groulx, spécifiant toutefois que rien n’était coulé dans le béton et qu’il gardait la porte ouverte à un retour de Comrie d’ici la fin du tournoi. Les deux gars comprennent ça, ils sont passés par là auparavant. La situation ne cause aucun malaise. »
Fucale n’a pas trop voulu s’attarder sur la discussion qu’il avait eue avec son confrère après avoir reçu la décision de l’entraîneur, affirmant que le sujet avait à peine été effleuré.
« On se supporte. Si ça avait été Eric, je n’aurais pas eu une réaction négative non plus, je l’aurais encouragé. Lui et moi, on s’entend très bien », s’est-il contenté de dire.
Fucale, l’un des sept vétérans à avoir vécu l’expérience de la décevante quatrième place obtenue l’an dernier en Suède, garde de mauvais souvenirs de l’adversaire qu’il retrouvera lundi. Il y a un an, la Finlande avait éliminé le Canada grâce à une convaincante victoire de 5-1 en demi-finale. Fucale avait été battu quatre fois sur 22 lancers.
« C’est sûr qu’on le sent encore un peu, mais il va falloir s’ajuster. C’est une nouvelle année, une nouvelle équipe. On sait que les Finlandais sont toujours des compétiteurs et on a hâte à ce match-là. Ça va être très bon », prévoit l’espoir du Canadien.