Pendant que Jack Eichel fait tourner les têtes de tous les dépisteurs lors des matchs de Boston University, un joueur québécois en profite pour se faire remarquer lui aussi. Son nom ? A.J. Greer.
Cet attaquant originaire de Joliette n’a pas la réputation de Jack Eichel, mais il se fait remarquer en silence dans l’uniforme des Terriers. « Les dépisteurs viennent à nos matchs pour voir Jack, mais je veux qu’ils sortent d’ici en se disant que je suis assez bon ! », explique le joueur de 17 ans.
A.J. Greer profite du cirque Jack Eichel, en quelque sorte, et cela fait très bien son affaire. Et pourquoi pas ? On disait de lui il y a quelques mois qu’il allait être un choix de troisième ronde au prochain repêchage de la LNH. « Mais là, j’ai vu des classements où on prédit que je pourrais être choisi vers la fin du premier tour », fait-il remarquer, non sans fierté.
Mais alors, comment un jeune de Joliette peut-il se retrouver à jouer ici, dans l’un des programmes de hockey universitaire les plus prestigieux de la NCAA ?
« J’avais le choix de jouer junior [il a été repêché par les Huskies de Rouyn-Noranda] ou d’aller jouer avec une école secondaire du New Hampshire, explique-t-il. J’ai fait deux ans là-bas avec des cours accélérés et des cours en ligne. Et puis je suis arrivé ici à l’Université de Boston cette saison. »
Car A.J. Greer a toujours voulu suivre les conseils de ses parents : oui au hockey, mais à condition d’avoir un solide plan B. Au cas où.
« J’ai toujours visé de pouvoir obtenir une bourse pour jouer au hockey universitaire. L’éducation, ça a toujours été quelque chose de très important dans notre famille. Je sais que si ça ne marche pas au hockey, au moins, j’aurai quelque chose d’autre. Et puisque j’avais la chance de jouer pour une institution aussi prestigieuse que Boston University… »
DES ARGUMENTS CONVAINCANTS
Bien des joueurs du Québec hésitent quand on leur parle de hockey universitaire. A.J. Greer, lui, n’a pas hésité bien longtemps.
« C’est sûr que le junior peut être attirant, c’est sûr que ça doit être le fun de jouer devant 10 000 personnes à Québec. Les matchs sont à la télé, il y a plusieurs médias qui couvrent les parties, c’est le gros show… mais mes parents m’ont toujours parlé d’avoir un plan B et d’obtenir une éducation. Au début, je penchais un peu pour aller jouer au hockey junior, mais j’ai réalisé que l’éducation, c’est important. Je ne veux pas dénigrer le hockey junior québécois, mais c’est un milieu où il n’y a rien de certain, tu peux être échangé lors de la saison. Ici, les joueurs ne peuvent pas être échangés lors des quatre premières années. »
Il y a aussi que les dirigeants de Boston University ont su convaincre A.J. Greer de belle façon. « Ils m’ont donné une bourse complète pour quatre ans. Ça équivaut à environ 70 000 $ par année. Tout est payé : l’école, le logis, la bouffe… on est très bien traités. »
Greer, qui est en études générales, aimerait bien faire le saut dans la LNH la saison prochaine, mais il n’y pense pas trop.
« Je crois que c’est le destin qui va m’amener là où je dois aller… »