Je ne sais pas tout, mais j'en sais assez pour me faire une bonne idée des véritables motifs de la vente des Remparts à Québecor. Je ne sais pas tout, mais j'en sais assez pour ne plus croire au père Noël.
Je ne suis pas sûr pantoute que Québecor aurait discuté avec Jacques Tanguay pour acheter les Remparts si le groupe de l'actionnaire majoritaire Pierre Karl Péladeau avait déjà eu l'assurance du retour des Nordiques. Non, je ne suis pas sûr pantoute de cette démarche!
Le milieu des affaires nous réserve souvent des surprises. On oublie vite dès qu'on trouve son compte.
Les Remparts ont souffert dans les dernières années de l'indifférence des autorités envers cette équipe. On ne parlait que du nouvel amphithéâtre et du retour des Nordiques.
Le temps a finalement joué en faveur des Remparts. Le nouvel amphithéâtre ouvrira ses portes dans moins d'un an et l'absence d'une équipe de hockey aurait soulevé toutes sortes d'interrogations et d'inquiétudes. On s'entend tous pour affirmer que la Ligue nationale ne logera pas à la nouvelle enseigne dans 10 mois. L'attente pourrait se prolonger de quelques années.
Le groupe Québecor s'est tourné vers les Remparts pour ajouter des activités liées au hockey sans renoncer à la Ligue nationale.
La transaction m'apparaît donc comme un mariage de raison. Les deux parties l'ont bien expliqué. Deux propriétaires différents d'équipes de hockey ne pouvaient cohabiter dans la nouvelle bâtisse. Les Remparts se devaient donc de devenir la propriété de Québecor afin de bénéficier de tous les avantages d'un édifice ultramoderne dont le coût de construction a été refilé aux «payeurs de taxes» de Québec et du Québec.
Si la Ligue nationale s'était déjà engagée à revenir à Québec, les Remparts auraient été laissés à eux-mêmes. Ils auraient néanmoins fait un bout de chemin parce qu'ils sont débrouillards et créatifs. À la longue, ils risquaient de se heurter à de nombreux obstacles. Le scénario idéal pour assurer la pérennité de l'équipe était de déménager dans le nouvel amphithéâtre dès l'automne prochain.
La valeur des Remparts était beaucoup plus élevée au moment de la transaction qu'elle ne l'aurait été après le retour des Nordiques. Le gestionnaire Québecor avait besoin de hockey dans sa liste d'activités à offrir à la population. C'est pourquoi il est facile de conclure à un mariage de raison.
Une bonne affaire
À n'en pas douter, Jacques Tanguay a fait une bonne affaire! Autant pour ses partenaires que son équipe! Les Remparts profiteront de leur présence dans le nouvel amphithéâtre et de leur intégration à un groupe influent dans plusieurs secteurs. Québecor tire bien des ficelles et en ratisse large chez nous.
C'est peut-être moins bon pour l'objectivité et la pertinence de l'information, mais ça, c'est une autre histoire. Un sujet qu'on prend un peu trop à la légère. Bien malgré eux, des gens de Québecor se retrouvent dans des situations pour le moins inconfortables.
Jacques Tanguay demeure à la présidence des Remparts et continuera de les diriger. De quoi rassurer la population sportive. Un beau fleuron pour la région cette équipe de hockey. Elle a gardé le fort pendant qu'on ne parlait que des Nordiques et du nouvel amphithéâtre.
Dans le contexte actuel, Québecor n'avait pas le choix de se tourner vers les Remparts. Ce qui a probablement rapetissé son gros bout du bâton dans ses négociations avec Jacques Tanguay.
Le nouvel amphithéâtre ne pouvait ouvrir sans la présence d'une équipe de hockey. On attend encore la Ligue nationale et les gens continuent d'espérer parce que ce dossier rallie de plus en plus la planète hockey. La ville de Québec est toujours mentionnée dans les futures adhésions au circuit Bettman.
En attendant les Nordiques, les Remparts constitueront une bonne attraction dans le nouvel amphithéâtre. Tout en souhaitant qu'ils y demeurent très longtemps.