L’histoire de Marc-Antoine Bouillon est bien particulière. Aujourd’hui âgé de 19 ans, le petit attaquant des Voltigeurs de Drummondville en est à sa première saison dans la LHJMQ. Les recrues de cet âge dans le circuit Courteau sont rares. Ce qui rend le parcours de Bouillon aussi intéressant est qu’il avait lui-même renoncé à jouer dans cette ligue.
Produit des Vikings de St-Eustache, Bouillon a été repêché en 2010 par les Remparts de Québec au cours de la cinquième ronde (78e au total). Retranché par Patrick Roy à 16 ans, Bouillon revient l’année suivante avec la ferme intention de rester chez les Diables Rouges, mais une fois de plus, il subit le couperet par le même homme. Pourquoi? « J’étais jeune à l’époque, il n’y avait pas de raison particulière. Je manquais peut-être d’expérience. »
L’ailier droit de 5’10 et 170 lbs prend alors la décision de joindre les rangs du Collégial AAA avec le CÉGEP André-Laurendeau plutôt que de tenter sa chance dans le Junior AAA, ligue qu’on appelle aujourd’hui la LHJQ. Il y récoltera 23 points en 32 joutes. « Après avoir été coupé deux fois, je me suis rappelé qu’il n’y avait pas juste le hockey dans la vie. Je devais me concentrer sur mes études tout en jouant au hockey, le Collégial AAA me permettait ça. »
Entre ses deux saisons dans les rangs collégiaux, Patrick Roy quitte pour le Colorado et Philippe Boucher prend les rênes des Remparts. De son propre aveu, Bouillon affirme n’avoir reçu aucune invitation de sa part. « Si j’en avais eu une, j’aurais tenté ma chance. »
L’année suivante, en 2013-2014, il joue dans le même circuit, mais change d’équipe : les Nordiques du Collège Lionel-Giroux. Là-bas, on assiste à une véritable explosion sur le plan offensif : 74 points en 35 parties, rien de moins! « C’est quand même un écart important, mais j’avais un rôle plus offensif et plus de minutes sur la patinoire, ça m’a permis d’avoir plus de points. »
Ce temps de glace, c’est son entraîneur-chef Mathieu Chouinard qui lui a donné. Aujourd’hui comme adjoint à Chicoutimi, Chouinard s’attire les éloges de son ancien poulain. « C’est vraiment un bon entraîneur. Il m’a aidé à progresser dans mon jeu. Si je suis ici présentement, c’est beaucoup grâce à lui. »
Renoncer, puis mettre un pied dans la porteTel que mentionné précédemment, Marc-Antoine Bouillon ne s’attendait plus à joindre le circuit Courteau un jour, mais sa saison impressionnante avec les Nordiques a ouvert les yeux des Voltigeurs de Drummondville. « L’an dernier, Dominic Ricard (directeur-général) m’a appelé pour me proposer de pratiquer avec l’équipe. Je n’ai pas joué de matchs officiels, je ne pense pas que j’avais le droit de jouer [un règlement l’empêche], mais j’ai trouvé que l’opportunité était belle. »
Ricard était bien content de ce qu’il a vu et a décidé de l’inviter au camp d’entraînement pour lui donner une chance de faire sa place dans l’équipe. Finalement, Bouillon reçoit la confirmation qu’il passera l’année à Drummondville. En prime, il fait sa niche sur les deux premiers trios de l’équipe. « Je veux seulement aider l’équipe le plus possible en travaillant fort. Martin Raymond est un très bon entraîneur et il m’aide à améliorer mon jeu défensif.
Auteur de seize points cette saison, le joueur originaire de Deux-Montagnes vit dans le moment présent, il n’a aucune idée s’il jouera dans la LHJMQ la saison prochaine. Aussi, on ne sait jamais ce qui peut arriver, le hockey professionnel plus tard? « On verra ce qui va arriver. Je ne m’en fais pas avec ça », dit-il en concluant.