Originaire de la République tchèque, Vaclav Karabacek est débarqué en août 2013 à Gatineau pour endosser l’uniforme des Olympiques. Une décision qu’il a prise depuis très longtemps...
Doté d’un talent exceptionnel, Karabacek choisit de quitter son pays natal à l’âge de 16 ans pour mettre le cap sur l’Autriche, avec l’équipe des moins de 18 ans du Red Bull de Salzburg. « J’ai choisi d’aller là-bas parce que j’étais encore trop jeune pour jouer au Canada. En Autriche, j’allais être seul et je devais parler anglais avec mes coéquipiers. »
L’année suivante, après cet exil en Autriche, l’attaquant quitte pour Gatineau avec un seul objectif en tête : se faire voir auprès des dépisteurs de la LNH. « La LHJMQ est une très bonne ligue. Je savais avant le repêchage européen que j’allais aboutir ici, mon agent avait tout préparé. J’aime vraiment mon expérience, j’aime mes coéquipiers et la ligue. »
De son propre aveu, le #18 n’avait jamais rencontré un entraîneur du tempérament de Benoît Groulx. Reconnu pour être un entraîneur très exigeant, le pilote des Olympiques s’attire de bon mots de son joueur européen : « Il est vraiment exigeant, c’est un très bon entraîneur, j’aime sa façon de diriger. Je n’ai jamais vu un entraîneur aussi strict que lui, mais je l’aime beaucoup », dit Karabacek en riant.
Un duel contre Benoît Groulx en vue?
Groulx sera justement l’entraîneur-chef du Canada au Championnat mondial junior (CMJ) le mois prochain disputé conjointement à Montréal et à Toronto. Il se pourrait bien que dans la ronde des médailles, il se frotte à Karabacek justement. Ce dernier a reçu une invitation pour le camp de sélection qui aura lieu en République tchèque. « Je ne sais toujours pas si je vais faire l’équipe, j’espère que oui. Ça devrait être intéressant si on s’affronte. »
Dans une dizaine de jours, Karabacek quittera Gatineau pour son pays natal. Qu’il fasse l’équipe ou non, il aura à revenir au Canada. Il trouve cela bien drôle de faire autant de voyagement et accumuler du décalage horaire, mais si c’est pour représenter son pays, pas de problème! Si ce n’est pas cette année, il peut toujours le faire l’an prochain.
Objectif : Québec en mai 2015
Dans les coulisses de la LHJMQ, on murmure qu’il s’agit de la dernière saison de Groulx dans le circuit Courteau. Après quoi, il retournera chez les professionnels. S’il a à boucler la boucle, il désire le faire comme un champion. Il faut donc s’attendre à le voir mettre le paquet lors de la date limite des transactions. Décimés par les blessures, les Olympiques sont incapables de se débarrasser du nuage de malheur, mais affirment avoir ce qu’il faut pour viser la gloire.
« C’est difficile, il nous manque toujours des joueurs depuis le début de l’année. Quand tout le monde va revenir, on va avoir une meilleure équipe. C’est plaisant de voir que Benoît veut amener une équipe encore plus compétitive, les attentes sont élevées. Nous allons faire ce qu’il faut aller jusqu’au bout. »
Groulx a effectué un ajout de taille dans les dernières semaines en faisant l’acquisition du gardien Brandon Whitney, âgé de vingt ans. Solide depuis le début de l’année, l’ancien espoir des Blackhawks de Chicago s’est fait de nouveaux amis en Outaouais. « Il est parfait. Je l’aime vraiment, c’est un très bon gardien. C’est bon de l’avoir de notre côté maintenant. Quand il est devant le filet, j’ai pleinement confiance en lui. C’est un bon feeling d’avoir ça. »
Son bonheur l’attend à Buffalo
Sélectionné en deuxième ronde, 49e au total, celui qui a vu le jour à Prague est très satisfait d’avoir entendu son nom prononcé de la bouche de l’état-major des Sabres de Buffalo. Au camp d’entraînement, il a d’ailleurs fait connaissance avec Andrej Meszaros et Michal Neuvirth, originaires de la Slovaquie et de la République tchèque.
Nous connaissons tous la situation des Sabres. En processus de reconstruction, l’équipe est dans le fond du classement de la LNH depuis trois saisons, mais avec une belle jeunesse, elle sera dangereuse dans quelques années. Outre Karabacek, il y a les Reinhart, Lemieux, Ristolainen, Zadorov, Grigorenko, Girgensons et compagnie. Pour être honnête, il s’agit d’un processus qui ne déplaît pas au protégé de Benoît Groulx. « C’est un beau défi pour moi. J’ai eu une belle expérience pour mon premier camp, j’ai disputé un match hors-concours contre Washington. L’organisation des Sabres est extraordinaire. Je dois travailler sur ma vitesse, ajouter du muscle à mon physique et mon intelligence aussi sur la patinoire. »
Entre Prague et Buffalo, Vaclav Karabacek aura laissé sa marque à Salzburg et Gatineau. Une belle histoire, celle de ce #18.